2 argentins naufragés sur mer et sur terre en Colombie

une histoire hallucinante relatée dans El Pais, journal de référence en Espagne et Amérique du sud aux articles habituellement sérieux et bien documentés.
elpais.com[...]ia.html
à traduire (je vais au dodo, le ferai demain ou quelqu'un s'y colle ?)
la peur et la parano commencent à faire faire n'importe quoi et ça devient dangereux, ça va faire flipper tous ceux qui sont actuellement en voyage ou qui sont dans l'obligation de trouver un port d'accueil dans les mois qui viennent et à terme cette folie va également toucher tous ceux qui vivent à terre.

et le mauvais sort a voulu que ce voilier finisse sur la même plage Colombienne que le voilier Acapella de l'ami Ricko, à quelques milles de Barranquilla !

L'équipage
07 avr. 2020
07 avr. 2020

TRADUCTION :
Histoire d'un naufrage au milieu d'une pandémie
Deux Argentins se sont échoués sur une plage près de Barranquilla, ont été isolés, jetés dehors par peur du Covid-19 et leur voilier a été incinéré

Un voilier dans la mer des Caraïbes, une pandémie imparable, la fermeture des frontières du monde et un naufrage. L'histoire de Ramiro Catriel et Martin Mauri est comme une tempête qui a commencé en mer et se poursuit sur terre. Les deux Argentins sont partis d'Aruba le 13 mars sur leur voilier Aquarelle à destination du Panama, mais leur bateau a été détruit à Bocas de Ceniza, près de la ville portuaire de Barranquilla.

Les "naufragés argentins", comme les autorités de l'immigration les appellent, prétendent avoir vécu un "viacrucis" sans fin. Ils disent que cela a commencé le 14 mars lorsque la marine colombienne leur a interdit d'accoster sur un quai privé à Puerto Bolivar La Guajira, dans le nord de la Colombie, et les a dirigés vers Santa Marta, le port le plus proche, pour se présenter à l'immigration. Un jour plus tard, selon l'histoire de Catriel, "le moteur du bateau a commencé à surchauffer" et ils ont continué à naviguer. Quand ils sont arrivés à Santa Marta, ils ont dit au capitaine du port que leur bateau avait des problèmes.

Mais ils ont été confrontés à la réalité qui a secoué le monde. A cause du coronavirus, la Colombie avait fermé toutes les frontières maritimes. Par ordre présidentiel - leur a-t-on dit - ils devaient continuer vers le Panama sans toucher le sol colombien. Se disputant sur les dommages causés au moteur, ils ont ignoré et essayé d'entrer dans le port mais la Marine les a entourés de mégaphones et les a forcés à continuer le voyage. "Si nous avons continué, nos vies étaient en danger, c'était un naufrage sûr", a écrit le capitaine du voilier. Le ministère argentin des affaires étrangères a confirmé à EL PAÍS : "Le voilier à moteur transportant deux citoyens argentins a eu des problèmes pour entrer dans le port de Santa Marta en raison des mesures concernant l'admission des étrangers dictées par le président Iván Duque. Ils ont été redirigés vers Barranquilla par les autorités portuaires".

Ce qui s'est passé ensuite est documenté dans quelques vidéos enregistrées à l'intérieur du voilier et racontées par John Faver Buitrago, l'avocat qui a récupéré les naufragés. "Le moteur s'est arrêté de fonctionner et ils ont contacté les garde-côtes de Barranquilla, ont déclaré une urgence et ont répondu qu'en raison des conditions défavorables, il leur était recommandé de retourner à Santa Marta. Une contradiction", déclare M. Buitrago. Vers minuit le 16 mars, l'Aquarelle s'est échouée à Bocas de Ceniza, à 9 kilomètres de Barranquilla. "Là, au milieu de la nuit, nous avons communiqué à nouveau avec la capitainerie du port et demandé à être secourus", a déclaré l'un des Argentins.

Les vidéos montrent un incendie de nuit en attendant les garde-côtes, qui arrivent enfin le lendemain matin. Les deux Argentins, les pêcheurs qui les ont nourris et un membre de la Marine, qui portait un masque, ont marché environ sept kilomètres jusqu'à l'embouchure du fleuve Magdalena où les attendait un bateau de la Marine et de la Direction maritime avec des fonctionnaires du ministère de la Santé et de l'Unité nationale de gestion des risques de catastrophes qui allaient les aider. Le bateau a été laissé derrière. "Nous avons vérifié qu'ils n'étaient pas déshydratés, qu'ils avaient une bonne vision et qu'ils étaient cohérents", a déclaré Jairo Gutiérrez, un responsable de la santé de Barranquilla qui faisait partie de la commission et qui est devenu son ange gardien pour la suite des événements.

Catriel et Mauri ont été reçus par l'Immigration et emmenés dans une clinique à Barranquilla, où ils ont subi le test Covid-19 et, un jour plus tard, ont été transférés dans un appartement où ils passeraient la quarantaine obligatoire. Mais le même jour, ils ont été expulsés parce que les habitants de l'immeuble avaient peur des "étrangers". "Ils ont été jetés dehors et ont dû dormir sur le seuil de l'immeuble sans leurs affaires, qui ont été laissées à l'intérieur de l'appartement. Que se serait-il passé s'ils avaient été infectés", demande M. Gutiérrez, qui est expert en gestion des risques et des ports.

Une fois installés, les Argentins ont demandé à retourner à l'endroit où ils avaient laissé le bateau pour récupérer certains de leurs objets et, selon leur avocat, quelques dollars qu'ils avaient fourrés dans le bois du bateau. Gutiérrez et Catriel ont pris un bateau et ont fait le voyage de retour, mais à leur arrivée, disent-ils, ils n'ont trouvé que la coque du bateau. Le reste avait été brûlé. Personne ne sait vraiment qui ou pourquoi le bateau a été brûlé, mais la vérité est que c'est une zone dangereuse où les autorités ne vont pas habituellement. La Direction générale maritime de Colombie a déclaré à ce journal qu'elle avait ouvert une enquête pour clarifier ce qui s'est passé.

Au milieu de tout cela, il y a eu de bonnes nouvelles. Les résultats des tests Covid-19 sur les Argentins sont revenus négatifs. Ils recherchent maintenant une aide économique et ont contacté l'ambassade d'Argentine en Colombie. "Depuis leur hospitalisation, des démarches ont été entreprises auprès des autorités du département d'Atlantico pour qu'ils soient exemptés des dépenses sociales générées dans l'établissement privé où ils ont été traités", a déclaré le ministère argentin des Affaires étrangères. Mais comme l'un d'entre eux réside en Colombie depuis décembre dernier et que l'autre vit au Brésil, "ils ne bénéficient pas des garanties" de logement et de nourriture du gouvernement argentin. Pour les deux marins, leur cas est celui des "naufragés sans terre".

Fañch

08 avr. 2020

@Fañch : merci pour la traduction, "naufragés sans terre" est un bon titre digne d'un article d'un journal de qualité.
pour les hispanophiles je rappelle que El Pais est accessible partout dans le monde online en édition Espagne ou Amérique du sud, il suffit de s'inscrire :
elpais.com[...]/

07 avr. 2020

Quelle galère...
L'étranger est un pestiféré même s'il a besoin d'aide.
Essayez d'entrer dans un pays sans clearance , c'est assez costaud d'y arriver mais avec la pandémie actuelle c'est un cran au dessus .
Ne pas oublier ,que ça pourra bientôt nous arriver ...

07 avr. 2020

Assez répugnants, ces colombiens.

08 avr. 202008 avr. 2020

@Numawun
Assez répugnants ces français quand on sait que certains ont considérés comme personna non grata leurs voisins soignants, et les ont contraints à déménager par peur de la contagion...beurk!

07 avr. 2020

Ces colombiens? Je trouve que vous ne ratissez pas assez large. Vous auriez du dire "assez répugnants, ces sud américains."

07 avr. 2020

Non, les colombiens sont des gens adorables , j'y ai vécu 9 mois , ma femme parle couramment espagnol , moi je barragouine et nous y avions rejoins à Santa Marta nos enfants et petits enfants qui y vivaient .
Par contre , les Coast Guards sont assez brutaux et l'effet s'est renforcé avec cette crise sanitaire . J'ajoute que la marina appartient à la famille Davila a fait fortune aux USA et qu'ils l'a pensent comme une marina américaine , confiée d'ailleurs au Groupe IGY marina américain , très haut de gamme , avec les mêmes réflexes que les amerloques .

08 avr. 2020

@Numawan et Shari : savez-vous que vous avez environ 10 minutes pour effacer une bêtise et mettre un point, une virgule ou un "loll" à la place si vous ne savez pas quoi dire.
ce serait dommage de perdre tout votre crédit de crédibilité en une seule intervention, le forum a encore besoin de vos connaissances ... mais sans doute dans d'autres domaines ...

08 avr. 2020

Bonjour Quizas, et de combien de temps dispose t'on pour s'acheter une petite dose d'humour afin de comprendre que mon propos était sarcastique et que le but de celui ci était de pointer l'indigence de la remarque de Numawan?
;)

08 avr. 2020

@Shari : merdum, tu pourrais prévenir quand tu fais de l'humour cynique, peut-être que Numawan le pratique aussi, du coup on s'est fait tous piéger comme des bleus !

08 avr. 2020

Promis, la prochaine fois, je mettrais une signalisation adaptée afin d'éviter toute méprise!
Et tu as raison pour Numawan, le bénéfice du doute lui profite :)

08 avr. 2020

Parfait exemple de la loi de Poe... sur le sarcasme sur l’internet

fr.wikipedia.org[...]_de_Poe

08 avr. 2020

Ahahah, en effet, j'étais loin d'imaginer qu'un gars en viendrait à saisir l'opportunité de laisser son nom à un concept aussi simple(iste?).
Merci quand même pour l'information ;)

08 avr. 2020

si ça se trouve, Trump applique la loi de Poe pour tous ses tweets, c'est un mec bourré d'humour et il doit souffrir d'être incompris !

08 avr. 2020

Bizare cette histoire , le lockdown a commencé le 23 mars , après le 14 mars l'armada imposait une quarantaine à l'ancre. Ici à Cartagena

08 avr. 202008 avr. 2020

@Pietje : peut-être qu'ils ont refusé d'aller au mouillage et ont insisté d'aller au port et que les autorités leurs ont demandé d'aller au mouillage de Puerto Velero après Baranquilla, on ne connait sans doute pas toute l'histoire ! ça se passe bien à Cartagena, des nouvelles de Ricko ?

Phare du monde

  • 4.5 (146)

2022