Accoster sans moteur en solitaire

Bom dia!

Je suis français résident au Brésil depuis 10 ans, et je vis enfin mon rêve d'apprendre la voile en tirant des bords sur la retenue d'eau de Guarapiranga, en plein São Paulo (10mn du circuit d'Interlagos), en attendant d'aller se frotter aux belles plages du littoral. Beaucoup de plaisir et peu de problèmes pour apprendre sur des Flash 165, dériveurs lestés parfaits pour se faire plaisir sans se faire peur.

Ma bête noire pour laquelle je serais très heureux d'avoir vos retours de voileux expérimentés:

J'avais fait pas mal de stage UCPA en Hobbie Cat plus jeune, et jusqu'à présent, il y a toujours eu une personne du club pour aider à accoster. Je me retrouve à arriver en solitaire, sans moteur, et sans personne sur le ponton, et c'est toujours très stressant et jamais beau à voir...

1) Vitesse et angle d'arrivée: j'essaye de suivre les stratégies que j'ai mis en pièce jointe, sur GV seule, en fonction de l'angle du vent, pour être manoeuvrant le plus longtemps possible, et ralentir face au vent

2) Là où ça part toujours en cirque des horreurs: je me mélange les pinceaux entre lacher la barre / garder la barre / bloquer la barre (il n'y a qu'un sandow que je pourrais crocheter le cas échéant, mais j'aime moyen l'idée..), envoyer l'amarre au lasso ou descendre du bateaux, bloquer la barre / ou pas / etc.. la bateau très lent devient très instable, très sujet au courant / vent, je ne compte plus les fois où j'ai du repartir pour faire 2 ou 3 tentatives avant de réussir. Je sais que c'est la répétition qui fait la perfection, mais j'ai l'impression qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris au milieu.

Ma question (enfin!): comment feriez-vous? :-)
J'aimerais bien progresser plus vite, avant d'exploser un des voiliers sur le ponton ou l'échouer sur l'herbe! :-D

Merci par avance pour vos retours d'expérience, abraços a todos

Pierre-Jean
(@velamor.br)

Note: en annexe 3 photos avec les vents les plus courants, le dit ponton de la mort (lire eaux rases sur le deuxième textbox), et une photo des Flash165

L'équipage
16 mars 2020

Bonjour,
pour B et C, je serais venu de l'autre côté, côté au vent si pas trop fort, avec des pare-battages pour rester collé au ponton poussé par le vent.
Pierre

16 mars 2020

je ferai l approche sous foc, gv affalee, la puissande est plus facile à reguler et le choqué plus immediat surtout passe le travers du vent

si tu t accroche toujours au meme endroit, des amarres à poste permettent d immobiliser de bateau plus rapidement

de grands coups de safran sont tres efficaces pour casser la vitesse du bateau

si peu de vent, voiles affalee et à la pagaie

joli cant en tout cas !

16 mars 202016 juin 2020

Situation B: voilà comment je m’y prendrais, sans connaître le bateau plus que ça. Manœuvre sous foc, car plus facile pour tout affaler à grande vitesse. Approche du ponton avec ponton sous le vent. Affaler le foc quand le bateau est assez proche de la berge. Faudra d’abord faire quelques tests pour voir quelle est l’ère du bateau après affalage du foc. Attendre tranquillement que le vent fasse pivoter l’étrave vers le ponton, puis pousse le bateau en crabe vers le ponton.

16 mars 202016 juin 2020

Situation C: de nouveau sous foc uniquement, de nouveau ponton sous le vent. Affaler et casser l’ère du bateau près du ponton, attendre que le vent pousse le bateau sur le ponton. Attention au moment de l’affalage de ne pas passer le lit du vent et virer de bord. Ça vaut aussi pour le cas précédent.

16 mars 2020

bonjour, sur la photo il y a des herbes d'un coté du ponton et l'extrémité du ponton est étroite. la seule approche possible est d'un seul coté. quand le vent porte vers le ponton la manœuvre sera vite apprise, il suffit de bien gérer l'erre du bateau. quand le vent écarte du ponton le problème est de passer rapidement une amarre, la voilure peu rester haute elle se mettra dans l'axe du vent. en effectuant une rotation au ras du ponton il serait possible de présenter le bord du cockpit près du point d'amarrage sur le ponton et d'y placer une boucle (amarre fixée sur l'étrave). ensuite on laisse le bateau se mettre dans le vent puis on vient finir l'accostage et l'amarrage. l'endroit n'est pas facile et on ne connait pas le sens du courant ni sa force. cordialement.

16 mars 2020

Bonjour,

Oui, pour B et C, il faut aborder de l'autre côté pour que le vent te maintienne sur le ponton.
GV ou foc : tout dépendra de l'allure ou tu arrives. Il faut tout choquer en arrivant et finir sur l'erre.

Thierry sur Birvidik

16 mars 2020

En solo c'est toujours un problème. Je bricole actuellement des crochets tordus en alu avec une amarre qu'il devrait en principe suffire de lancer sur le ponton pour qu'il s'accroche à tout ce qui traîne. Après suffirait de descendre sur le ponton pour s'amarrer normalement. Pour l'instant ça marche bien sauf que je n'ai pas encore trouvé le truc pour décrocher facilement depuis le bateau si le crochet s'est amarré sur une merde quelconque et qu'il faut recommencer la manoeuvre.
Attention ! ça n'est pas un simple crochet ! Ca serait trop facile ! C'est un double crochet parallèle avec un angle sur le jas. Mais pourquoi pas un crochet dit de ramoneur ? J'ai essayé ça marche mais ça abîme ce que ça croche.
Jak (l'inverse de Kaj) sur Pétrel III

16 mars 202016 juin 2020

Mon crochet.

Pour décrocher, attraper le deuxième boucle de ficelle avec la gaffe.

Utile non seulement pour un premier amarrage provisoire à un ponton ou à une bouée, mais aussi pour les pendilles des écluses (plus rapide que passer un bout’ en double).

16 mars 2020

Génial! :-D

17 mars 2020

Bonne idée pour décrocher. C'est un fer à cheval le crochet ?

16 mars 2020

Bonjour
Ca, c'est la vrai voile. Contrairement à ce qui est dit, je ferais les manœuvres comme sur tes schémas, sous grand voile seule.
Il est important d'avoir la possibilité de neutraliser la grand voile en prenant de la balancine, donc hale-bas relâché… Si pas de balancine, pouvoir lâcher la drisse de quelques dizaines de cm.
Ne pas hésiter à avoir une godille ou une pagaie prête.
Tu parle de courant, là ça peut tout changer du problème…
;-)

16 mars 202016 juin 2020

Merci beaucoup pour tous ces retours enrichissants!

Pour réagir sur la trajectoire:
- Intuitivement j'avais commencé mes manoeuvres en me plaçant sous le vent, comme le suggère Elpeyo, Nuwanan ou Birvidik... mais le personnel du club m'a conseillé le contraire, en argumentant que le risque est important d'abimer le bateau en laissant le vent le plaquer sur le ponton
- Le courant est changeant... ce serait trop facile sinon... toujours une belle surprise :-D
- Le niveau d'eau a pas mal monté depuis cette photo, on peut apponter des deux côtés si on vise le début du ponton
- Le foc est sur enrouleur, c'est aussi la voile que j'aurais utilisé intuitivement.. l'argument contraire a été que en cas de panique totale, la GV serait bordée au milieu et pas besoin de réfléchir de quel côté border l´écoute de foc, juste se focaliser sur la direction.

Pour la question de s'amarrer:
- en attendant la commercialisation des crochets de Kaj, ce que tu me dis flaneur, c'est de frapper une pointe sur l'étrave, de garder l'autre bout de l'amarre à la main en restant assis sur le bord do cockpit, en arrivant assez près pour pouvoir passer la boucle de l'autre côté à la main, c'est ça? Ce qui m'inquiète un peu avec cette solution, c'est que pour garder le stick de la barre à la main et la pointe de l'autre, ça fait une belle longueur de corde... il n'y a pas beaucoup d'espace (pour le plaisir de faire simple, il y a souvent d'autre bateaux pas loin), j'ai l'impression que je ne vais pas pouvoir controler le bateau suffisament, d'où la question si il ne vaut pas mieux descendre du bateau (mais ça voudrait dire lacher la barre...)?

Merci encore pour ces retours, et puis pour ceux qui voudraient tester en direct, je serais ravi de vous faire découvrir ce super plan d'eau en cas de visite :-D

16 mars 2020

un taquet d'embelle au centre du bateau permet de bloquer et stabiliser le bateau en solo

16 mars 2020

Je suis entièrement d'accord, une amarre frappée sur un taquet d'embelle, ou a défaut sur une cadene pour un petit bateau sera plus efficace.

16 mars 202016 mars 2020

Intuitivement j'avais commencé mes manoeuvres en me plaçant sous le vent, comme le suggère Elpeyo, Nuwanan ou Birvidik... mais le personnel du club m'a conseillé le contraire, en argumentant que le risque est important d'abimer le bateau en laissant le vent le plaquer sur le ponton

Je vois sur les photos qu’il n’y a pas de pare-battages. Dans ce cas, ma manière de faire ces manœuvres risquerait effectivement d’abîmer le bateau. Peut-être acheter 2-3 pare-battages?

J'aimerais bien progresser plus vite, avant d'exploser un des voiliers sur le ponton ou l'échouer sur l'herbe! :-D

Finalement, la bonne option est peut-être de doucement l’échouer sur l’herbe, tout en restant à ~30 cm du ponton. 😂
C’est quoi le fond à cet endroit? De la roche? Du sable? De la vase?

16 mars 2020

Je suis entièrement d'accord, une amarre frappée sur un taquet d'embelle, ou a défaut sur une cadene pour un petit bateau sera plus efficace.

Pas de taquet d'embelle, je vais regarder si la cadène a l'air assez costaude pour tenir le choc en cas d'arrivée un peu "mouvementée" :-)

Je vois sur les photos qu’il n’y a pas de pare-battages. Dans ce cas, ma manière de faire ces manœuvres risquerait effectivement d’abîmer le bateau. Peut-être acheter 2-3 pare-battages?

C'est vrai... mais ce n'est pas mon propre bateau, il y a 5-6 bateaux au club, un pare battage chacun, bien faible... et j'avoue que l'idée de me promener toujours avec des pare battages dans le coffre pour un bateau que je loue ne m'enchante que moyennement! :-D

Finalement, la bonne option est peut-être de doucement l’échouer sur l’herbe, tout en restant à ~30 cm du ponton. 😂 C’est quoi le fond à cet endroit? De la roche? Du sable? De la vase?

C'est vrai aussi... mais mon objectif c'est de bien maitriser ces manoeuvres pour pouvoir passer à la taille de voilier supérieure, en sécurité! Je pense devoir bien maitriser un accostage sur eau douce avant de pouvoir prétendre aller prendre un coffre avec des vagues sur l'océan, ou accoster dans un port mal protégé... je prétends déménager au sud du Brésil où les vents sont costauds, et les marinas pas au niveau des françaises, ça va être sport!

16 mars 2020

Reste avec de l expérience, le lasso la godille, l'aviron :0))

16 mars 2020

la force du vent est importante, et en tt cas refaire la manoeuvre 2 ou 3 fois, ça n'est pas bien grave, ça arrive même au moteur
le plus compliqué, c'est de gérer le maintien du bato qd on est sur le ponton et qd on est vent de travers, on est sûr qu'il fa s'écarter du ponton, ou alors il faut faire vite l'amarrage de la pointe avant
je mets toujours mes pointes AV et AR au niveau des haubans, souvent posées ou un tour mort autour des haubans, et préhensibles facilement du ponton
comme le bato est petit/pas lourd il est gérable, le tt étant de mettre au taquet les amarres
si le vent est soutenu, pas sûr qu'arriver bout au vent soit le mieux, l'avant fichant le camp dès le bato arrêté, arrivé vent AR ou de travers peut être plus facile à gérer une fois descendu sur le ponton, même si l'avant fiche le camp
mais l'expérience est la meilleure école, et quelquefois attendre que quelqu'un se présente pour aider si gros temps
bonne nav
JL.C

16 mars 2020

le ponton en "T" t'offre d'autres possibilités pas représentées sur tes croquis.
Pour moi, il faut utiliser les techniques du dériveur:
A l'approche: rouler le foc, ne travailler qu'avec la GV, écoute à la main hors du taquet.
Toutes voiles choquées, le bateau ralentira, puis s'arrêtera tout en dérivant "de travers" dans le sens du vent
Il est possible de culer en poussant la bôme
Par vent de travers, on peut relever la dérive pour faire déraper en douceur
En solo, le mieux est de venir "au vent" du ponton, lâcher l'écoute de GV, déraper éventuellement en relevant la dérive, venir au contact, sauter sur le ponton, retenir le boat par le hauban.
Une autre solution est de venir vers la cale et de sauter à l'eau. Mieux être en combinaison sèche
S'entraîner à ces manœuvres sur le plan d'eau contre une bouée.

16 mars 2020

Merci pour ces nouveaux partages, c'est tellement évident mais je n'avais pas pensé à m'entrainer sur une bouée... super! :-D

17 mars 2020

En Class 8, Speed Feet comme en Bull on a jamais eu de moteur, le génois n´étant pas enroulable j´arrivais toujours sous GV seule sur un bord de bon plein/travers pour pouvoir ralentir et accélérer à souhait et finir GV choquée, bout au vent en s´arrêtant du fait du fardage, avec une échappatoire si on arrive pas à prendre le quai.

Le pas hésiter à border la GV á contre bout au vent pour culer si besoin, c´est plus facile et plus lent que ça en à l´air

Le point critique et de bien connaître l´erre de son bateau, il suffit de s´entrainer, sans courant c´est assez facile, si on se tient au plan sans changer dídée en cours de manoeuvre. Après c´est le saut sur le ponton avec la bonne amarre (au vent) qui détermine -ou non- le succès de la manoeuvre.

Surtout pas de gaffe, on à l´air de chasser le cachalot et ça ne sert à rien tout n encombrant une main qui sera plus utile libre à un moment.

Sans courant c´est un peu chaud mais faisable, avec ça vire vite au carnage..

Les seules fois ou j´utilisai le foc était pour les arrivées vent arrière (les pires) ou il fallait sauter sur la plage avant, étouffer la voile et prier pour arriver à arrêter le bateau avec le pied, poussé par un léger Zéphir.

Il y a tout un chapitre dédié dans le guide la manoeuvre de Tabarly illustré par Lamazou, les manoeuvres de port à la voile (souvent interdites par ailleurs) ou de mouillage/coffre sont pour moi le summum de la maîtrise d´un bateau par son patron.

On s´était fait applaudir par tout l´équipage de Bear of Britain en tenue et en rang d´oignon apès une manoeuvre un peu osée dans une place étroite durant la semaine de Cowes, ça valait tous les trophées (on était 20eme...).

Je réitère mon conseil: s´entraîner inlassablement à s´arrêter, relancer, rester immobile, comme en dériveur sur une ligne de régate.

17 mars 2020

+1 Docteur
Si pas de courant, on peut arriver vent arrière sans voile, le grément suffit pour propulser. Si trop de vitesse, des zigzags pour casser l'erre sont efficaces.
Je suppose que le courant peut causer des problèmes, mais aussi aider si on sait l'utiliser.
;-)

17 mars 2020

Ah ah, ça me rappel ado quand je faisais du dériveur sur la seine, fallait attraper le court ponton au risque de se taper l'empièrement qui le bordait. Je trouve que ton approche pour venir nez au vent est la bonne stratégie. Le truc c'est qu'il faut garder absolument dans un premier temps de la puissance et de la vitesse ce qui est contre intuitif car dans cette situation on a tendance à vouloir arriver doucement de peur de taper. Ensuite le virement de bord doit être fait de manière franche avec comme différence avec un virement classique, le fait qu'il faut totalement lâcher les écoutes (GV et foc vs GV ou foc seul cela dépend de ton bateau et surtout de la force du vent)juste avant de virer (au lieu de border) cela aura pour effet de stopper net l'erre de ton bateau. C'est là que la partie navigation se termine pour enchainer la partie accrobatie qui consiste à attraper le ponton avec l'amarre prise sur le nez et qui reviens directement dans ta main en passant par l'extérieur des filières et haubans. Il faut s'entraîner sur une bouée par exemple à faire ce virement particulier (d'habitude on cherche plutôt à ne surtout pas perdre de vitesse) et avec l'expérience on stoppe le bateau à quelques centimètres près en profitant de ce court instant d'immobilité pour s'accrocher. Si ça rate pas de problème, tu recommence et comme tu es face au vent avec le ponton devant tu repart en marche arrière sans rien taper. A ne pas faire bien sur avec un bateau lourd car c'est le manque d'inertie qui fait que tu es capable de t'arrêter rapidement. Enfin, même quand on fait tout bien, de temps en temps ça rate quand même :-) Bon courage !

Phare Amédée jour d'orage en Nouvelle Calédonie

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2022