Ca n'arrive pas qu'en Somalie..........

Bonjour à tous,

Vous lirez ci dessous le rapport de mer établi par un ami arrivant de Singapour et se rendant à Frontignan retrouver sa famille, suite à un "incident" (agression?)avec les douanes espagnoles.Cela n'arrive pas qu'en Somalie et s'est passé quasiment dans nos eaux.....QU'EN PENSEZ VOUS?????

Saka Dos

"Famille Ibanez,
Franck Ibanez, Epouse Meng Ngee Wang, Deux enfants, Carmen 6 ans et Julie, 4ans et demi.
Nous naviguons depuis Singapour via L’Afrique du sud sur un voilier (Alpa 42 12,5 metres de long, 3,45 metres de large)

Nous étions à la latitude N 39 01' E 000 57' à l'ouest d'Ibiza. Vers 19h30, une vedette rapide de la douane Espagnole (Agencia Tributaria Aduanas, Aguilas 13) s'est détournée de sa trajectoire pour venir à notre rencontre. Je les ai vus à trois ou quatre miles de nous, ils étaient sur Constante en moins de 5 minutes. J'ai pris ma caméra pour les filmer car la scène était impressionnante. Ils nous intimèrent l'ordre d'arrêter de filmer; je me suis exécuté, surpris par leur réaction. Il n'y avait aucune sympathie dans leur comportement. Ils ont fais demi-tour et se sont maintenus à 3 ou 4 miles sur notre arrière. Au bout de 10 minutes, ils sont revenus vers nous. J'avais Julie, ma petite fille de 4 ans et demi dans les bras, nous leur faisions des signes de la main avec des grands sourires. Ils se sont rapprochés. J'ai pu voir clairement qu'ils étaient équipés de gilets pare-balles et de gilet de sauvetage. Nous n’avons jamais présenté une attitude hostile ou de défiance. Nous avancions à notre vitesse maximum au vent de travers; 7,5 nœuds. La mer était formée et agitée par un vent de 15 a 20 nœuds. Ma VHF était allumée. Ils ne nous ont jamais contactés par ce biais. Ils n'ont jamais utilisé un haut parleur ou même le son de la voix pour nous donner la moindre intention ou nous demander de suivre une conduite particuliere.

A ma grande surprise, un des douaniers me fit signe qu'ils venaient à bord. Je n'ai même pas eu le temps de réagir que la vedette s’est collée au flanc de Constante en donnant de grands coups de boutoirs à cause de l'état de la mer et de la vitesse des deux bateaux. J'ai bondi sur le plat bord en hurlant pour tenter de repousser leur bateau qui était en train d'endommager Constante, mais trois personnes avaient déjà sautés à bord. Ils ont immédiatement dégainés leurs armes de poing en les braquant sur moi. Depuis la vedette, toujours collée sur mon bateau, tordant chandeliers, cadènes de gréement et détruisant le pare choc périphérique, un homme hurlait en Espagnol à mon intention en pointant une mitraillette dans ma direction. Tout les douaniers hurlaient, les deux mains crispées sur leur armes de poing pointées sur ma tête. Ils m'ont forcé à m'agenouiller, m'ont ligoté les deux mains avec un cordage de 4 mm. Je hurlais à chaque coup de boutoir de leur vedette contre la pauvre coque de notre bateau. Tout ce que je pouvais sentir, c'était les craquements, les grincements, la souffrance de Constante éperonné par cet agresseur. Je n’avais que faire de leurs armes, les regardant en face, et leur disant: "are you going to kill me?", "Porque, Porque?". Tout cela se passait devant les yeux terrifiés de ma femme et de mes enfants qu'un des agresseurs maintenaient assises dans le cockpit. Un avion de couleur blanche décrivait des cercles autour de notre voilier à très basse altitude. Au bout des plus longues 10 minutes de ma vie, la vedette s'est finalement retirée de Constante. J'ai pu enfin commencer à respirer.

Incapable de gouverner un voilier, un des trois douaniers, ou pseudo douaniers présents à bord de Constante m'a intimé l'ordre de mettre le cap sur Ibiza, il m'a parlé de rallier San Antonio. Je leur demandais alors calmement la raison de leur action, pourquoi nous traitaient-ils de cette manière. Ils ont refusé de nous donner la moindre explication. Nous étions cloitrés dans le cockpit, en face de ces gens au visage durs; étions-nous pris en otage? Que voulaient-ils, que cherchaient-ils? Ils n'ont même pas amorcé la moindre action de fouille ou d'investigation, seul un des douaniers, une femme d'une cinquantaine d'années, est entrée à l'intérieur. En moins de 5 minutes, elle était ressortie. Elle s'est assise, le visage dénué d'expression et a commencé à allumer une cigarette, toujours sans nous demander notre avis. Meng s'est interposée et lui a demandé de s'abstenir; ce qu'elle fit, toujours sans la moindre émotion dans le visage. Préoccupé par les dommages infligés à notre bateau, j'ai enjambé le plat bord pour me rendre sur le pont et inspecter le flanc tribord; leur réaction fut extrêmement agressive, ils se mirent de nouveau à hurler en Espagnol pour m'intimer l'ordre de rester dans le cockpit. La femme douanière avait déjà dégainé son pistolet qu'elle pointait nerveusement sur ma poitrine.

Apres près d'une heure à tenter de leur demander des explications, requête à laquelle ils répondirent par "shut up" en Anglais, qui veut dire "ferme ta gueule", ils récurent un message de je ne sais qui. Ils m'ont demandé de mettre le cap sur le 350, droit vers l'Espagne. Je leur demandais alors, "devons nous aller en Espagne maintenant?". A ma grande surprise, le seul homme capable de parler un peu Anglais, me dit qu'ils allaient remonter sur leur vedette, et rien d'autre. Il fallut que je lui demande, ce qu'ils voulaient que nous fassions. Les réponses venaient laconiques, sans la moindre touche d'embarras. "Vous pouvez aller ou vous voulez". "Alors nous ne sommes plus de dangereux criminels?"; aucune réponse, j'ai même pu voir une lueur de mépris dans leur visage pour avoir osé l'ironie à leur encontre.

Cette fois-ci, j'ai repris une forme de contrôle de la situation et leur ai demandé de mettre leur zodiac à l'eau de manière à rapatrier leurs chiens de garde sans créer d'autres dommages, mais ils refusèrent en prétextant qu'il était hors service. Un mensonge éhonté traduisant l'absence total de respect pour notre seul et unique bien; notre maison flottante. J'ai demandé qu'ils attendent de manière à me permettre d'affaler les voiles, sauf la trinquette, pour ralentir et effectuer le transfert le plus doucement possible tout en restant manœuvrant. Nous avons tenté a cet instant d’obtenir leurs noms, mais ils refusèrent. La vedette se colla de nouveau à Constante, et ils repartirent sans autre forme de cérémonie; pas d'excuses, pas d'explications, pas de "bon voyage".

Debout sur le pont, je les ai regardé partir; choqué et immensément déçu par l'accueil honteux que nous réserve l'Europe après trois années de voyage autour du monde.

Vers 22h00 heure locale, j'ai repris mes esprits, et ai lancé un appel message d'urgence à Barcelona radio qui me mit en relation sur canal 03 avec Palma de Mallorca. Nous apprîmes le lendemain qu’il s’agissait d’une erreur."

L'équipage
09 août 2010
09 août 2010

Tout simplement
scandaleux...
Il n'y aucun moyen de retrouver ces "douaniers" pour les traduire en justice ?

09 août 2010

Mon dieu !
Cela fait froid dans le dos.....

09 août 2010

OH MERDE
j apprend par toi ce fait ....... des super potes , rencontrés au brésil , en guyane ,antilles

oups , un truc de fou .............

09 août 2010

même genre d'erreur guarda civil
arrivé sur mon ketch immatriculé à nice ,un 04 aout (jour régate du roi) à palma de majorque ,après fouille du bateau sans dessus dessous j'ai été embarqué manu militari sitôt à quai placé dans une petite pièce et soumis à un interrogatoire en règle, placé en cellule et enquète coup de téléphone en France pour vérifier mes dires. Relaché le soir sans aucune précision ni excuse . Le lendemain nous apprenions que les occupants d'un ketch immatriculé à nice projetaient un attentat contre le roi. :-(

09 août 2010

..
attentat ou trafique de drogue, ca n'excuse rien. Des démarches d'indemnisations ou de plaintes sont elles possibles auprès de l'ambassade ?

10 août 2010

Je me pose une question
Il n'y a pas d'immatriculation sur ces vedettes 'officielles' histoire de pouvoir engager des poursuites ?

10 août 2010

et moi qui pensais...
.. que Franco était mort !?!

je plussoie Philus, il doit y avoir moyen de poursuivre ces gars ou leur chefs, afin d'obtenir un dédommagement pour les dégâts subis à votre bateau...

Laurent

10 août 2010

Beurkkkkkk !!
ça me donne envie de vomir !!la rage que tu dois avoir après un coup pareil ??
le mieux amha(comme une tempête) c'est de ce préparer a ce genre de chose ..
1/ savoir ou son les par-battages (:mdr:)
2/prendre l'air idiot et soumis , pour ne pas provoquer les cons..
3/trouver un prétexte pour connaitre le nom du responsable..
il est vrai que , dans l'angoisse de la rencontre, ce n'est pas toujours possible d'avoir le bon geste .. je n'ose imaginer , que cela puisse m'arriver..de la frustration a l'état pure :non:

10 août 2010

En Frace aussi...
... cela m'est arrivé :-( :-(
Mitraillettes sur le ventre et démontage du bateau, le tout en mer par.... les douanes
7 gars en combat shoes et gilet pare balles, armés comme des commandos.
Heureusement, c'est en pneumatique qu'ils m'ont abordés, le "Bateau mère"restant a 50 m avec un énorme projecteur braqué sur nous (c'étais la nuit)

No comment

Serge

10 août 2010

Le "N" m'a échappé
Il faut lire "en France aussi"

Serge

10 août 2010

Plusieurs fois survolé...
par l'avion des douanesen général le matin très tot avec demande par vhf d'ou on venait ou on allait, cette année revenant de corse en direct et allant à Gruissan une vedette à la hauteur de Leucate est venu tourner autour du bateau puis est partie sur gruissan, arrivé au port quelqu'un m'ayant pris ma place je me suis mis derriere le bateau de la douane, au bout d'1h un douanier m'a demandé très poliment le droit de monter à bord et de voir mes papiers, il est resté dans le cockpit, j'ai rarement rencontré un fonctionnaire d'une telle déférence et d'une telle qualité, cela devient rare mais cela existe!!

10 août 2010

choquant
perso, j'ai été controlé des dizaines de fois, à quai (Boulogne, Frioul, Hyères, Menton, Ostende, Ramsgate etc...) ou en mer et ces messieurs ont toujours été des plus courtois, meme dans le détroit de Messine alors que je n'étais pas en règle, ils (Guardia di Finanze) m'ont laissé partir alors que je n'avais pas d'assurance bien qu'elle ait été obligatoire en Italie à l'époque (1981). Ne généralisons pas, il y a des fois aussi ou leur boulot ne doit pas etre facile et agir sur un mauvais renseignement peut les stresser, c'est humain.

10 août 2010

par contre,
payer pour les dégats causés eu été la moindre des politesses, surtout qu'ils sont (eux) assurés...

10 août 2010

pardon "eut été"
faire un rapport de mer et porter plainte...

10 août 2010

ayant connu
franck en voyage , j imagine qu il va pas laisser ça sans suite , je lui souhaite une bonne fin de voyage

Açores

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