De Saint Quay-Portrieux à Crouesty ? Epilogue

Comme je vous l'avais précisé dans un fil il y a 3 semaines, je désirais convoyer un Océanis 323 que mon copropriétaire et moi avions acheté sur Saint Quay Portrieux, vers notre port d'attache, CrouesTY.

Je vous remercie encore de vos différents avis, conseils et MP !

Or une période météo moins terrible que ce mois de novembre, est apparu pour ce samedi 12 et dimanche 13 décembre, avec une dégradation à partir de lundi.

Comme c'est une première, Jacques et moi voulions passer le Four et le raz de Sein, de jour, aux bonnes heures de marées et sans houle majestueuse ...

Un premier projet de transport nous faisait passer le Four le matin et le raz de Sein, en début d'après-midi mais nous arrivions le lundi matin, à Crouesty, 16 heures après, soit le lundi matin ... Et il vaut mieux être frais pour les consultations ...

Jacques a proposé de partir le vendredi soir, de Saint Quay et arriver à Crouesty, environ 48 heures après, mais le Four se passe vers 19 heures (donc la nuit ; hélas, les journées sont courtes actuellement) et surtout le raz de sein , vers 1 heure du matin .... Raz que nous n'avions jamais traversé ...

Bon , après ultime consultation des fichiers météo (il va faire froid ...), calcul des horaires de passage du Four et du Raz, prise des coefficients de marée et calcul des courants, toutes les heures du trajet, nous partons pour Saint Quay Portrieux, vendredi soir, après le boulot.

Arrivée à Saint Quay mais c'est que cela souffle et même plus que prévu ; le temps de ranger les victuailles et préparer la carte devant Saint Quay (nous n'y avons fait qu'un rond dans l'eau ou plus exactement, le tour du plateau rocheux devant Saint Quay), nous larguons les amarres.

Un peu désorienté avec les feux de ce coin, nous partons pour Bréhat, sans trop de courant mais du vent. Pour la nav, le GPS est sur la colonne de barre et aussi, un point est marqué sur la carte papier très réguliérement, avec le GPS de secours (à piles).

Comme le chenal qui longe Bréhat n'est pas balisé lumineux, nous faisons le tour des Echaudés et bigre, cela remue (3 noeuds de courant et 18 à 25 noeuds de vent ...) ; après n'avoir guère avance pendant 1 heure et demie, nous mettons le Yanmar en route pour dépasser les Héaux de Bréhat et filer vers les Sept Iles.

Jacques m'a laissé un peu dormir puisque je n'ai pas vu le passage des 7 iles et le jour était levé !

Superbe navigation, ce samedi matin et midi avec une mer peu agitée, en tout cas moins qu'à Bréhat, 15 noeuds de portant et du soleil pour découvrie la façade maritime de l'Ile de Batz puis croiser l'entrée de l'Aber Wrach et le phare de l'Ile Vierge.

Chic, le vent reste à l'est et cela va mieux au largue, pour doubler le paher du Four, si impressionnant sur son socle rocheux (et les photos des vagues qui le submergent ...).

Nous avons le courant dans le dos et nous nous engageons dans ce fameux chenal quand la nuit tombe et toutes les balises, feux s'allument.
Que le phare de la pointe Sainte Mathieu est puissant !

Nous passons facilement les Platresses, la Grande Vinotière, puis le Conquet, sans difficulté (et pas de bateaux sur l'eau quasiment) et le goulet de Brest (désert !)(nous sommes samedi soir ...)

Bref, un passage à niveau passé et avec deux heures d'avance sur le temps de marche.

Le vent monte et c'est avec un vent forcissant que nous dépassons la Parquette en mer d'Iroise et apercevons bientôt, 4 lumières que nous allons scruter intensément : la Vieille, la Plate, le Chat et Tévennec, le tout sous le pinceau puissant de Sein.

La visibilité est bonne, la nuit bien noire (lever de lune à 4 heurs ...), le vent monte et nous sommes deux heures en avance sur l'étale de plein mer, courant de face et vent d'Est.

Comme un BMS est annoncé pour le lendemain sur cette zone, à partir de 9 heures, ne pas y aller, c'est quasiment ne pas le passer ce dimanche.

Vers 22 heures, nous affalons pour repartir sous moteur et avec un oeil sur la carte papier, un oeil sur le traceur, un oeil sur les vagues que nous ne voyons quasiment pas mais cela remue bien et un oeil sur Tévennec qui clignote constamment.

Le bateau avance quand même mais à 2 noeuds vitesse fond, puis la Vieille devient rouge ; je trouve que le feu renforcé de Tévennec n'est guère visible et conseille à Jacques de plus se rapprocher du Chat que de la Plate et de ses contre-courants.

Vivement que la Plate soit alignée avec la Vieille, signe que nous sortons du raz, mais les vagues sont fortes sans trop faire balancer le bateau et le vent souffle à plus de 22 noeuds.

Tévennec passe au rouge : serions nous trop au sud est ?

Curieux et presque angoissant d'être dans le noir, un peu chahuté par les vagues et fixer 4 lumières comme si vous leur appartenez !

Des étoiles mais pas ou très peu de feux sur la côte ... Plus de lumière sur Sein mais nous sommes presque obnubilés par la Plate et la Vieille qui, enfin commencent à s'aligner !

La Plate devant la Vieille, et hop cap au sud est et nous nous éloignons du Chat.

Finalement, ce passage a été musclé mais je n'ai rien vu ! Que 4 lumières ) C'est presque frustrant !

Déjà Penmarch est visible et cette journée de dimanche qui fut la moins agréable : vent de face ou quasiment, mer hachée, bateau qui cogne (au moteur ! Sous voiles, nous avons dérivé comme des malheureux devant les Glénan : nous avons eu bien le temps d'observer la lumière rouge de Penfret ...).

Mais il y avait du soleil et le froid n'était pas trop perçant.

Groix entrapercu puis Belle-Ile et Quiberon, avec au loin les Birvideaux, et toujours 20 noeuds de vent de face et une mer pénible.

L'arrivée sur le chenal de la Teignouse a été très attendue mais aussi marée défavorable et vent de face mais ce passage est moins rude (et lui, je le connais)(mais il a quand même des cailloux ...) que le précédent !

Aprés avoir rasé La Teignouse, Balaou découvre sa nouvelle aire de jeux; quand même bien plus calme et abritée ... Et même le vent a molli pour nous faciliter l'arrivée de nuit, au ponton visiteur de Crouesty.

Balaou a mis 45 heures pour ce périple marqué et redouté par ses deux moments forts : un passage du chenal du Four qui s'est passé comme une lettre à la Poste et une traversée inaugurale du raz de Sein en pleine nuit !

La météo nous permis de ne pas faire d'étapes !

Et nous serons fin prêts pour le boulot demain matin ! Et aller naviguer avec Balou, dès jeudi si la météo le permet (il faut encore aller rechercher la voiture à Saint Quay !) !

Laurent du Balaou