Je viens de voir ce voilier

Ce genre d'unité est le laboratoire, pour ne pas dire l'enfant ou le jouet (au choix), de passionnés, en général très compétents et surtout n'ayant pas froid au yeux.

J'en connais plusieurs, dont un célèbre à Saint Malo. Né Fugue 11 mètres, il a été transformé un nombre incalculable de fois pour devenir un trimaran de croisière de plus de 13 mètres.
Un monocoque de 8 mètres environ en contreplaqué avait aussi fait l'objet d'un article dans Voiles&Voliers, et j'avais rencontré son constructeur à Saint Malo. Un dériveur intégral à l'esthétique de HLM, sans dérive, mais avec un trim fixé devant l'étrave, et un système de tringlerie.

Et nous sommes quelques uns sur ce forum à avoir modifié de petits dériveurs (Maraudeur, Lanaverre 590) en trimarans, ou tout bonnement à avoir profondément transformé des plateformes de trimarans existantes mais pouvant être très largement améliorées. Mais les sommes engagées et le temps passé n'ont rien à voir.

Le premier trimaran que j'ai construit est rentré trois fois en chantier et je compte aujourd'hui trois paires de flotteurs, deux paires de bras, deux gréements complets et deux jeux de voiles, dont un a 40 % de surface en plus que l'autre.

Et les chantiers qui transforment des voiliers de course y vont gaiement à la tronçonneuse pour modifier. Je rappelle que cela a commencé il y a fort longtemps, et que Eric Tabarly lui même a transformé significativement plusieurs de ces bateaux pour les adapter à des règles de courses.

Concernant l'unité à vendre : à la lecture du CV du concepteur constructeur, je ne doute pas un instant qu'il a toutes les compétences requises et qu'il a mis beaucoup de soin et d'amour à modifier son enfant.

Maintenant, faut-il pour autant acheter un tel bateau ?
Avec une construction amateur conforme aux plans d'un architecte reconnu on a l'assurance que le bateau navigue et on sait comment, puisque plusieurs unités sont construites (voir un grand nombre). IL est pourtant très difficile de la revendre ensuite.

Alors, avec un laboratoire, fourre tout de solutions "géniales", on est dans l'inconnu total. On se sait pas comment ça navigue, mais surtout, on a l'assurance ne pas pouvoir le revendre. Le concepteur a les arguments pour le faire. Un propriétaire ultérieur, non.

Mais si après essai approfondi, le bateau navigue bien, que les solutions adoptées te conviennent et que tu fais un trait sur la revente, pourquoi pas...
Dans ce cas, le prix d'achat devra être très bas.
Or, au prix demandé ici, on trouve des stars de la construction professionnelle ayant fait leur preuve. Pas en quille relevable, mais tout au moins en quillard.

Sans doute très bien pour aller aux Baléares à partir de la "Peninsula", comme il est dit dans le commentaire, excellent pour apprendre les termes de la voile en Espagnol... (aaah le cockpit de régate...).

Mais il faudrait au minimum faire un essai en mer.

des bonnes idées ... et des pas très bonnes ...

À noter qu'à sa première mise à l'eau en tant que monocoque, en septembre 2010, le voilier n'avait pas les caissons latéraux ajoutés ultérieurement afin d'augmenter la largeur à la flottaison.

Quelques frayeurs dans du mauvais temps les auront obligés, j'imagine, à revoir une fois de plus la copie.

je ne donnerais pas mon avis sur ce voilier que seul son propriétaire connait.
C'est un bateau très facile à acheter mais très très difficile à vendre malgré les navigations aux Acores, Canaries, Baléares qui prouvent son statut de voilier.
Cela reste un trimaran de 14 mètres qui sera devenu un monocoque de 10 mètres, avec des phases intermédiaires de modifications dues à des insatisfactions.
Parcours très atypique et audacieux qui laisse place aux doutes.

Perso j'aurais plus confiance dans la conversion d'un monocoque en trimaran

Se sont des curiosités a visiter...peut être pas a acheter!

Attendez d'avoir les documents cités avant de convoquer la SNSM.
je rappelle le pédigrée du concepteur d'après ses propres dires: 15 ans en tant que technicien supérieur à la DCN (renommé NAVAL GROUP) en bureau d'études (dessin de carènes, calculs de stabilité, devis de poids,...) ou sur chantier (suivi des travaux de coque et d'aménagements).
D'autres part, le voilier a quand même pu faire les Baléares, Acores, Canaries.

je suis d'un avis totalement opposé:
-une coque étroite avec un genre de redan situé à bonne distance sous le livet est forcément plus instable à l'envers que ces innombrables monos actuels très larges au pont.
- le vis de mulet de fabrication maison m'apparait tout au contraire fort robuste. La fixation du mât me parait exemplaire. Les renforts au niveau de l'axe de pivot sont très propres et super bien posés. C'est vraiment du travail de pro.

Il faudrait naviguer avec ce voilier par bonne brise, garder toute la toile pour tenter de le faire giter un maximum. Passez ce test, la confiance pourrait faire jour.

J'aimerais bien voir le fonctionnement de la jupe basculante, qui permet de limiter la longueur HT.