Préparer notre voilier pour la Patagonie

Nous sommes en plein voyage, ma femme et moi, nos deux enfants de cinq et sept ans et notre chien, partis il y a un an d Arzal en Bretagne. Actuellement au Brésil, en train de remonter la cote vers la Guyane Francaise. Nos dernières rencontres nous amènent a cultiver le désir de faire demi tour et descendre vers la Patagonie. Ceci dit, on réalise que notre bateau en acier doit subir des améliorations si on veut bien vivre ce périple. actuellement le bateau,reve des tropiques en acier, est équipé d un chauffage a gasoil Newport, et les réserves de gasoil et d'eau contiennent six cent litres chacun. Aucune isolation, ni double vitrage.. quels sont les préparatifs indispensables pour etre convenablement équipés, telle est la question. Je tente de m informer et calculer les travaux, mais ce n'est pas simple avec notre petite expérience, alors vos avis nous sont très précieux. Merci d avance pour vos réactions et au plaisir de vous lire

L'équipage
1j

route-alternative-au-canal-de-panama-passer-par-la-patagonie-en-catamaran-de-croisiere


tikipat:Le texte en dessous ·le 14 sept. 14:22

Patagonie Argentine et Chili en catamaran FP Athéna 38 pieds 2024/2025

Partie 1- Uruguay -Argentine (Ushuaia) :1250 NM
Le bateau a été préparé à Piriapolis en Uruguay …Nous y étions 6 bateaux à vouloir descendre dans le sud argentin
A- Travaux relativement simples sur le catamaran Fountaine Pajot de 2004 :
- Installation d’une éolienne
- Chaine neuve de 50 m de 10mm et ancre d’occasion Rocna brésilienne de 43 kgs (elle a fait le travail !!!...)
- Révision du guindeau
- Révision du gréement (changement des haubans) et achat d’un génois inter d’occasion en secours
- Nettoyage du réservoir diesel et changement des durites du réservoir au moteur de 8 mm à 10 mm
- Entretien poussé des deux moteurs et achats des filtres (huile, diesel), courroies et pièces (pompe eau, démarreur,…)
- Achat d’un petit chauffage d’appoint chez SVB au kérosène…
- Chauffage fonctionnant avec la marche des moteurs comme le chauffe-eau et courant dans les deux coursives et cabines
- Récupération de 3 grandes aussières flottantes de 70 mètres chacune de 18 mm (cadeau de deux américains qui arrivaient du Sud…)

B- Les formalités en Argentine
L’entrée s’est faite en Argentine à Mar del Plata.
Pour entrer et sortir d’un port il faut demander sur la VHF 16 l’autorisation à la Prefectura qui fait office de capitainerie et de Police Maritime puis s’amarrer à l’une des bouées d’attente près des yachts –clubs. Les douanes (6 mois en transit pour les bateaux UE sans frais de douane), le service santé, le service immigration, et la Prefectura viennent à bord et contrôlent les documents, sans oublier les deux gentils chiens dressés pour trouver d’éventuels produits illicites etc. Puis il faut aller à la Prefectura faire l’ensemble des formalités pour obtenir le ZARPE permettant de naviguer en Argentine à l’exclusion des Malouines (autre autorisation à demander si nécessaire).
A chaque sortie de port et d’entrée, il faut demander l’autorisation de la Prefectura qui apprécie si les conditions de sécurité sont remplies. Il faut noter que la Prefectura s’autorise dans chaque port où elle est présente à venir à bord et à contrôler les éléments de sécurité essentiels à savoir l’effectivité des révisions du radeau de sauvetage, des extincteurs, des fusées réglementaires, des gilets ou brassières et de l’AIS et des moyens de communication avec tests de la VHF, et Iridium etc. Nous avons eu des contrôles de sécurité à bord à Mar del Plata, San Julian, et Ushuaia. Pas de départ possible donné par la Prefectura si la sécurité n’est pas totale…D’ailleurs la Prefectura demande à tous les bateaux se dirigeant vers la Terre de Feu de leur communiquer chaque jour la position (GSM ou internet). Pour notre part nous avons communiqué par Iridium Go et tout s’est bien passé.
Il est à noter que les formalités faites, nous avons été accueillis très chaleureusement par le directeur de la section voile du Club Nautico José et son épouse…Et le restaurant du club est probablement le meilleur rapport qualité prix de Mar Del Plata !
C- Achats divers
L’achat le plus indispensable et faisant l’unanimité est le magnifique livre des italiens Rolfo et Ardrizzi « Patagonia & Tierra del Fuego – Nautical Guide » (Editions Nutrimenti Mare, 2016, 3ème édition). Tout y est : la Bible Nautique du coin tout simplement.
Pour les cartes, nous avions Navionics et Opencpn (Cm93 et Navionics et .kap…).Navionics est correct malgré certaines erreurs… le livre des italiens détaille beaucoup mieux les mouillages.
Nos autres lectures : entre autres, Les Damien, Autissier, Van der Kerchove , Sepulveda, Coloane, et bien sûr le Bruce Chatwin « En Patagonie »… Et aussi le « Traité du Zen et de l’Entretien des Motocyclettes » de Pirsig qui résume les rêveries et passe -temps d’un capitaine !....
Une combinaison de plongée adaptée à la température de l’eau (pour travaux autour de l’hélice ou bouts attrapés ou kelp tenace…) qui nous a été bien utile !
Autres achats indispensables : une machette et une binette pour se débarrasser du kelp sur le mouillage et un très bon duvet de haute montagne (le nôtre était pour une situation de confort à moins 11°)
Aucun problème d’approvisionnement sur la route, les rares ports argentins permettent de compléter le diesel, les produits frais ou le gaz. Ce fut le cas pour nous à Camerones et San Julian. Mar del Plata est incontournable pour les gros approvisionnements et produits à longue conservation, sans compter les prix moins élevés que dans les autres ports. Ushuaia est bien approvisionné mais reste cher malgré son statut fiscal.

D- Notre route (43 jours) et la météo rencontrée
Sur la cote patagonienne argentine il fait très froid et sec. On n’adonc pas souffert de l’humidité sur ce tronçon. Bien évidemment sur le petit catamaran, la route est calculée en évitant tous les vents de secteur SE à SO…Et aussi en jouant à cache-cache avec les grosses dépressions d’ouest.
En conséquence nous avons fait les étapes suivantes :
1.Mar del Plata à Camarones en longeant la péninsule Valdès…L’arrêt à Puerto Madryn est un « classqiue » mais nous avons profité de la bonne fenêtre météo pour le catamaran pour poursuivre car les conditions allaient ensuite se dégrader fortement. On s’est rattrapé plus tard avec les baleines..
2.Camarones à Caleta Hornos
L’arrêt à Camerones est sans intérêt majeur (diesel en bidons et petite alimentation en produits frais). En revanche la caleta Hornos au sud est est magnifique et permet de tester les amarres flottantes pour la première fois accrochées aux arbres et rochers.
3.Caleta Hornos à San Julian
La majorité des bateaux s’arrêtent avant à Puerto Deseado (70 NM au nord) car l’entrée de San Julian est du même style que celle de la Ria d’Etel en plus complexe et avec un tirant d’eau plus petit. Tout s’est bien passé. Suite à l’avis de forte tempête, nous avons mouillé dans la rivière de San Julian. Nous avons tenu à 50 nœuds grâce à notre super ancre mais l’ancre s’est retournée subitement suite à un changement de l’orientation du vent à 90°. Un dérapage heureusement contrôlé car nos moteurs étaient prêts au cas où…
4.San Julian -Entrée Magellan (cabo virgin)
On a attendu sagement, à l’entrée du détroit de Magellan, au Cap des Vierges le passage de deux dépressions qui nous barraient la route Sud.
5.Cabo Virgin - l’Ile des Etats (Puerto Hoppner)
Arrivée magique dans l’Ile des Etats avec la caleta Hoppner, fabuleuse mais très étroite d’accès pour un catamaran (maximum 10 mètres)
6.Ile des Etats – Canal de Beagle via le détroit de Lemaire
C’est très simple à moins de vouloir des ennuis sérieux ! Il faut attendre le flux de courant Nord /Sud et du vent relativement calme de NW à NE. Sinon,on reste sagement au mouillage car c’est un vrai chaudron qui engloutit les bateaux.
7. Le canal de Beagle vers Ushuaia
Des nombreuses caletas permettent de mouiller en direction de Ushuaia. Pour notre part, ce sera Puerto Espanol/Aguirre, Harberton, Almanza, et finalement Ushuaia…On commencera sur la route du canal de Beagle à découvrir les fameuses accélérations de vent dues au relief (williwaws et autres plaisirs locaux …). Nous passons de 5 à 47 nds en quelques minutes mais naviguant toujours de jour dans les canaux (c’est obligatoire, normalement…) nous voyons de loin les zones ventées mais très passagères.
L’arrivée à Ushuaia est magique avec le Phare des Eclaireurs puis le Mont Martial (et son glacier) qui domine la baie. Ils n’ont pas vu de catamaran depuis plusieurs années. En fait un autre catamaran arrivera bien plus tard derrière nous…Un outremer ! Mais on n’est plus dans la même catégorie !
Deux yacht-clubs…Un en centre-ville, face à l’ancien casino (fermé en 2024) et l’Afasyn, à côté de l’aérodrome. Le second est légèrement plus cher mais possède plusieurs douches avec eau chaude et sol chauffant! De plus l’accueil de Roxanna Diaz est excellent et il possède une grande salle pour faire des fêtes et manger un Asado (le BBQ local). Nous y ferons d’ailleurs notre réveillon de Nouvel An avec le sympathique mais un peu malheureux skipper du Vendée Globe Bestaven et sa chaleureuse équipe de Maitre Coq venue de France pour lui permettre de terminer son tour de monde. En effet l’Afasyn met à disposition gracieusement un important atelier pour les réparations ainsi que du matériel et de l’outillage.
A l’arrivée il ne faudra pas omettre d’aller de nouveau à La Préfectura et aussi aux douanes locales (La Terre de feu argentine a un statut spécial !!!!).
Pour le départ d’Argentine vers le Chili (Puerto williams) c’est simple : on va à la Préfectura leur dire la date et l’heure de départ et la composition de l’équipage, on va ensuite aux douanes et au service immigration, on retourne au bateau pour subir un dernier contrôle de sécurité très tatillon et on a enfin le zarpe et l’autorisation de quitter le territoire….ouf…On peut partir désormais au Chili…
Partie 2 - Navigation en Terre de Feu chilienne et Canaux chiliens de Patagonie :1670NM
A- Les formalités Chiliennes
Elles commencent au salon du Micalvi (le bar est malheureusement fermé depuis plusieurs années) par un contrôle « sanitaire » (un formulaire à compléter). Ensuite visite à l’immigration et aux douanes et enfin à l’armada qui délivre le zarpe du voyage. C’est simple : l’Armada impose l’itinéraire pour remonter vers le nord ou aller au Cap Horn éventuellement!!!... et elle demande tous les soirs d’indiquer votre position par internet ou autre. Il est possible de déroger à l’itinéraire imposé par l’Armada mais avec autorisation seulement de sa part ou sans rien demander…ça nous est arrivé pour prendre des raccourcis vers le détroit de Magellan. Normalement, la navigation dans les canaux doit se faire de jour pour des raisons de sécurité. C’est mieux aussi pour voir les paysages ! Mais il arrive que certains bateaux coincés dans des mouillages à cause du mauvais temps naviguent alors de nuit pour rattraper le retard sur leur programme.
En général, les rapports avec l’Armada chilienne sont plus sympathiques qu’avec la Prefectura argentine. Les deux avancent des principes de sécurité pour nous protéger et nous aider. Nous n’avons heureusement rencontré aucun problème dans les deux pays. Contrairement au Brésil !!!

B- Les achats
Aucun problème à Puerto Williams…le super marché est moins approvisionné qu’à Ushuaia mais c’est pas mal.
Sinon, ne passant pas par Punta Arenas qui rallonge la route sur le difficile détroit de Magellan, il reste la possibilité de Puerto Natales (petit détour de 80 nm) où on trouve absolument tout, diesel et gaz compris. Fini le Malbec argentin, au Chili on passe au Carmeneré. Et on remplit les soutes…
La dernière solution est Puerto Eden où on trouve du diesel (un peu plus cher à cause de l’isolement) et des produits frais commandés ou pas en avance. Le petit village est souvent approvisionné deux fois par semaine par ferry de Puerto Natales … Sans oublier les délicieuses Centolla…
Donc tout est bien facile contrairement aux légendes tenaces.
Pour information, on trouve même une excellente distillerie de gin à Puerto Natales gérée par des australiens accolée au bar digne de la grande époque de Ty Beudeff: « The last hope » ou Ultima Esperanza…
Après le golfe des Peines (Penas), on trouve plusieurs villages. Sur la route principale (canal Moraleda) il y a principalement Puerto Aguirre où on peut se ravitailler auprès de petites épiceries et aussi acheter du diesel plus cher qu’à Puerto Eden....Il y a aussi Melinka à la sortie du même canal.
Le voyage vers le nord est long…1200 NM vent dans le nez et souvent avec le courant, et le diesel est vite consommé !
C- Méteo et voyage (69 jours)
Grace à l’iridium Go nous avons pu disposer d’une météo à peu près fiable. Avec une marge de 10 nds en plus, nous avions le vent annoncé. Nous utilisions Squid X avec GFS 22 km ou 90 km selon nos besoins en précision, pour avoir une météo quasi toujours dans l’axe nord-sud qui coïncide avec l’axe des canaux, donc de face avec souvent une mer dure et des courants forts, sauf du vent de sud-ouest dans le canal Messier et la traversée du golfe de Peines…ouf…
Le trajet de jour dans les canaux est « imposé » par l’armada mais nous avons fait quelques variantes ; les caleta (abri ou mouillage) indiquées entre parenthèses dépendent bien sûr de nos choix sur les longueurs d’étapes.
1. De Puerto Williams à Magellan :
Canal Beagle (Ferrari, Olla)
Brazo noreste (Beaulieu, Cinquo Estrellas)
Canal o Brien (Akar), canal Ballenero (isla del Medio), Canal Brecknock (Brecknock)
Canal Cockburn (Cluedo), Canal Ackwalisnan, O’Ryan, et Seno Pedro puis Magellan (Notch)
2. De Magellan à Puerto Natales
Canal Smyth (Puerto Profondo, Darde, Mallet), Passage Victoria, Seno Union (Fontaine, Jaime) Angostura Kirke (Desaparecidos, Fog) et canal Valdes et enfin Ultima Esperanza -Signoret à Puerto Natales et au-delà (Terminal Pesquero , Laforest, Puerto consuelo-Eberhardt, Bellavista)
Il y a des bouées payantes au Terminal Pesquero…l’une d’elle a lâché !..Un bateau franco-polonais a pu s’en sortir juste à temps évitant de s’écraser sur la digue…grrr…
Puerto Natales, outre son intérêt touristique aux alentours et ses approvisionnements, permet également de rejoindre par la route l’aéroport d’El Calafate en Argentine ou peut être utilisé en allant au poste frontière argentin pour faire une sortie /entrée au Chili pour prolonger son visa …
3. De Puerto Natales à la fin du Canal Messier et Golfe des Penas
Après le retour au canal Union, on remonte vers le nord…
Canal Collingwood et Sarmiento (Moonlight Shadow, Damien)
Canal Peel et Amalia (Amalia)
Canal Pitt (Pico), canal San Andres, canal Conception (Bolina), canal Wide,Canal Icy (seno Pio XI)
Canal Grappler (Lucrecia), Paso Del Indio (Grau) et Puerto Eden…Incontournable arrêt pour retrouver un village hors du temps..
Puis canal Angostura Inglesa avec ses forts courants conduisant au canal Messier (Yvonne) et à une variante sur le Seno Iceberg…
La fin du Canal Messier marque le début du Golfe des Penas qui ne se traverse qu’avec du vent favorable..
4. Peninsule de Taitao et remontée vers Chiloé et le Golfe de Corcovado
Canal d’entrée (Canaveral), Canal Pulluche, Chacabuco (Jacqueline) et canal Errazuriz (Humos)
Canal Moraleda (Pozo Inesperado, Puerto Aguirre, Brooks, Mulchey)
La petite marina de Puerto Aguirre était soit disant complète (il fallait réserver avant! Dur de prévoir son arrivée longtemps avant et de les appeler…) et les douches en panne ! Heureusement un excellent mouillage était à quelques encablures…
5. Chiloé et route vers Valvidia
Après avoir traversé le golfe de Corcovado, nous retrouverons un bassin classique de navigation avec plus de 50 iles …le choix des mouillages est alors facile et pour mémoire , nous avons fait
l’ile de San Pedro au sud puis Chiloe (Estero Pailad, Marina Quinched proche de Castro, Estero Ichuac, Estero Pindo, Quinchao et Achao, ilots Mechuque). Le canal de Cachao au nord de Chiloé est impressionnant avec son fort courant. Il s’agit de s’embarquer avec le courant descendant si vous allez vers l’ouest et vous êtes sur un tapis magique à 13.2 nds quand le speedo annonce 6.0 ! Le pont reliant le continent et Chiloé est en construction. L’inauguration prévue en 2025 sera certainement reportée ? Notre dernier mouillage patagonien au nord d’Ancud est Estero Chaubar.
Ensuite il reste la route vers Valvidia de 140NM. Nous la ferons avec 2 arrêts (Guayusca et Milagro) bien abrités du SE.

Pour les mouillages, ce fut sur ancre sur la moitié des mouillages ou sur ancre avec des amarres à terre selon la configuration du mouillage et du vent annoncé, souvent avec 2 lignes à terre, parfois 3 mais à Brecknock nous en avions 4 et même 5 à Pozo Inesperando (55nds enregistrés à Puerto Aguirre !) …ça a fait le job !...Il est certain qu’un équipage à 2 a beaucoup de travail et requiert une excellente coordination entre les différentes manœuvres (ancre, maintenir au moteur le bateau, annexe ou kayak à mettre à l’eau puis installer les lignes ….). A 3 c’est plus simple et 4 c’est le luxe !...
Partie 3 - Partir en catamaran de croisière dans le Sud
Bon.. ce n’est pas la route principale pour naviguer dans les lagons avec un catamaran FP de 38 pieds !...En route pour un deuxième tour du monde, il nous a pourtant semblé presque évident de ne pas repasser une nouvelle fois par Panama et de payer 3000 euros le passage du canal, ce qui commence à être abusif. En 2010 nous avions payé 750 dollars le passage. La décision de descendre a été prise à Rio arrivant de Namibie via Ste Hélène.Hors les bateaux de charter, moins de 10 bateaux de croisière font la route Est-Ouest avec le vent de face pour la remontée chilienne et une dizaine aussi maximum dans le sens ouest-est au portant (la fameuse « longue route », retour logique, de la Polynésie en Europe de Bernard…). A noter que la route Est-Ouest est faite par la majorité des rares voiliers (cata et mono compris) presque entièrement au moteur sur la partie chilienne … Les catamarans sur les dernières années se comptent ici sur les doigts d’une seule main…surtout des petits …ça alimente les conversations de pontons et permet de bien rigoler avec les authentiques habitués des mers du sud…Il est certain que ce n’est pas les cocotiers surchargés …Mais aujourd’hui les zones de navigation surpeuplées de bateaux équipés comme à la maison ??? Non merci pour nous…On aime toujours l’Aventure et les vraies rencontres même si on le paie en froid, en humidité et en dureté des conditions rencontrées…Mais que c’est beau….quand le soleil est au rendez-vous !….
Pour le reste c’est aussi l’équipage qui rend l’affaire possible. Nous étions 3 sur la totalité du trajet argentin et chilien et deux amis de plus pour l’étape Ushuaia à Puerto Natales.
Voilà ça s’est fait !...On remet le bateau en ordre de marche à Valdivia car il y a un travelift pour lever des catamarans de moins de 8 mètres de large ce qui n’est pas le cas à Puerto Montt, bien que certaines opérations puissent alors se faire en échouant grâce au grand marnage local.
Prochaine étape la Polynésie …


jusliensmt:Beau retour d'expérience c'est bien détaillé, merci ! ·le 14 sept. 17:26
gorlann29:Merci tikipat pour le récit.·le 14 sept. 19:43
tikipat:Je relais la nav sur son cata d un ami ·le 14 sept. 19:47
Ebraball:merci pour ce récit !·le 15 sept. 22:11

Voyage d un ami sur son cata


Flora :):C'est chez les voisins STW...stw.fr[...]tamaran ·le 14 sept. 17:30

Nous avions toujours navigué sous les tropiques et depuis quelques années, nous avons décidé de sortir un peu des autoroutes et aller vers le nord. Nous avons d'abord testé en montant vers les Feroes et le nord Atlantique, puis ensuite la Colombie Britannique et l'Alaska
Nous n'avons pas eu à modifier énormément le bateau, néanmoins, nous avons fait quelques améliorations :

1) Accroissement de l'isolation en doublant au niveau de la coque par du tissu multicouche. On sent que l'isolation a bien été améliorée, car là ou on n'a pas doublé, notamment au niveau du rangement des outils et de l'atelier, il y fait bien plus froid.

2) Ce qu'on a fait cette année, car il y avait un peu de condensation au niveau de hublots est de les doubler avec une feuille de polycarbonate très fine (qui tient avec du scotch double face). On avait mis du film étirable et ça marchait bien, mais c'était moche.

3) Au niveau du chauffage : nous avions un chauffage central Erberspächer qui marche très bien pour des froids continus, mais trop puissant et consommateur en électricité pour des conditions intermédiaires (quand il fait 10/12° la nuit et du soleil la journée ou le bateau se réchauffe bien.
Nous avons donc installé un poêle à bois qu'on allume quand on a besoin d'un petit coup de chauffe ponctuel (quand il fait 13° au réveil ou un quart de nuit humide).

4) Mais ça, c'est spécifique à notre cockpit, on a fait faire il y a 6 ans des toiles doublées qui ferment ce cockpit. Ce qui fait qu'on chauffe aussi le cockpit. Il y fait chaud comme en bas.


Bebekiki:Magnifique !·le 14 sept. 20:54

En particulier avec une isolation peu performante un point à soigner: la ventilation.
Pour exemple, un qui s’y connait : Fridtjof Nansen qui a hiverné 3 ans pris dans les glaces, mais au pôle Nord.
Son aventure ici.


Très bonne synthèse. Pour Iléna, route effectuée de Valdivia vers Mar de Plata (2011 – 2012).
Deux observations. Il y a un grand nombre de mouillages où il est possible de mouiller sans aussières à terre. Bien sûr à voir selon météo car généralement ces mouillages sont moins protégés que les plus abrités, plus resserrés. Il nous est arrivé une fois que l’ancre dérape alors que nous avions 2 aussières à terre, c’est pas drôle !
En matière d’isolation, il est probable qu’en saison estivale vous n’ayez pas même la nuit de températures très négatives. En revanche, il peut y avoir des périodes très humides. A bord d’un voilier acier essayez donc de poser un minimum d’isolation sous le pont (la hauteur des barrots par ex) si ce n’est déjà fait. Ainsi que sur les flancs au-dessus de la flottaison. Et favoriser l’aération.
Le chauffage hors du carré n’ets pas indispensable
J’ai passé 2 hivers à bord de Lusiades, coque acier, en Normandie, l’humidité de la région et température mini -5°. Avec 5cm de styrodur si ce n’était pas parfait, très supportable.
A bord d’Iléna, coque polyester, seule était isolée une penderie avec un buvard, spécial, très épais acheté plus tôt au Canada. Et dans les équipets, la moquette d’origine. Nous n’avons pas souffert d’une condensation exagérée. Mais notre saison ne fût pas pluvieuse.
En matière de réserves eau et carburant vous êtes déjà bien pourvus, mais ne négligez pas de soustraire la consommation du poêle, prévoir au moins un fonctionnement quotidien en soirée.de votre autonomie moteur. Dans les ports isolés, entre Puerto Williams et Valdivia, les quantités de GO dispo sont liées au stock dispo par rapport au passage à venir du bateau de ravitaillement. A Puerto Eden, nous n’avions pu en acheter que 60L.
La photo montre un bon hard-top en protection de cockpit. En revanche il semble que vous ayez de grandes surfaces de panneaux solaires, autant de fardage en cas de fort coup de vent.
Vous équiper de tourets pour la manœuvre plus facile des aussières amarrées à terre. Au moins à l’arrière. A l’économie, des bobines plastiques ayant servies au stockage de cordages peuvent faire l’affaire, montées simplement sur un axe (photo).
Puisque vous envisagez de faire cap au Sud contre vos projets initiaux, nous avons embarqué pour nous accompagner dans un assez bref périple jusqu’en Terre de Graham, un couple rencontré au Micalvi. Ils avaient plus au Nord fait la connaissance de Mariolina et Giogio qui les avaient convaincus de descendre jusqu’à Puerto Williams pour passer dans le Pacifique plutôt que via Panama. De fil en aiguille, ils ont pu partager avec nous la magnificence de l’Antarctique. Ne vous privez pas de cette éventualité si elle vous est accessible, vous n’en serez plus très loin... Mais administratif de plus ne plus contraignant.
Bonne navigation


Pat45:Waouh, quelle aventure !·le 14 sept. 19:03
1j1j

Concernant le froid, le ressenti de chacun est à prendre en compte. Nous avons plus vecu sous les tropiques qu'en zone tempérée ou froide et nous souffrons facilement du froid alors que la chaleur ne nous gêne jamais. Je dors difficilement en dessous de 18°. On a donc équipé le bateau pour nous. Bonne isolation, chauffages fuel et bois, cockpit protégé et chauffé.
Un des points à ne pas negliger, ce sont les equipements pour aller à terre en balade dans des conditions un peu difficiles. Batons de marche, chaussures de rando de qualité (j'ai regretté le printemps dernier de ne pas avoir mes skis de rando à bord)


Avec deux jeunes enfants, je pense qu'il ne faut pas raisonner en adultes...
Peut-être demander leur avis aux "Libertaire" qui en connaissent un rayon sur le sujet, voir leur blog et peut-être directement à "damienz" qui vient ici de temps en temps.

J'ai passé 2 mois (janvier-février) dans les canaux de Patagonie sans chauffage, on s'en est accommodés, mais on était bien contents de retourner à Chiloé où il faisait nettement moins froid et moins humide.

libertairegv.blogspot.com[...]


Un ami devrait passer en Patagonie en été la bas 2026/27avec le même cata que moi ( il termine la construction ), ça sera sympa de le suivre


Pour suivre !
Nous prévoyons d'y passer en 2026/2027 avec notre bout de plastique flottant !
le bateau est isolé liège 6mm sur la coque et polystyrène (je sais c'est pas bien, question de budget)
On a un chauffage Diesel a air pulsé 5kw, mais je pense qu'un petit poêle serait l'idéal...

Pour le reste on compte rendre l'extérieur ''etanche''

Tout se qui est dit ici nous est précieux !

Des amis viennent d'y passer avec Xperimental, bateau alu pas du tout isolé et fait pour passer ici ! C'était pas du luxe mais après avoir couvert les planché c'était déjà mieux !
En tout cas on a hâte !
Vous prévoyez ça pour quand ?


tikipat:Un ami est passé avec son cata celui ci est construit ( par lui ) en sandwich donc bien isolé d office ·le 14 sept. 17:26

Que conseillez vous concernant la longueur des haussières installées sur le balcon arrière ?


Pour avoir fait ce périple mais de l'autre côté (pacifique) .volvo hs comme tout bon Volvo. Donc tout à la voile pure avec un peu d'aide de l'annexe, je dirais que nous n'avons fait aucune préparation particulière à part acheter à valparaiso un chauffage mobile à pétrole (le truc à 100 balles) trouver des cartes chiliennes mais surtout se fournir en renseignements sur "tous les mouillages répertoriés" auprès de gens ayant parcouru les canaux.
Côté atlantique je pense que tu ne trouvera ça qu'à ushuaia. À moins que je t'offre une copie!
Ha et aussi il faut avoir environ 400m de cordage flottant pour les amarrages à terre


SailorAlex:400m que tu avais réparti en plusieurs aussières j'imagine ? ·le 14 sept. 19:45
mayko:Oui 200 et 2x100·le 14 sept. 20:29

Le ''demi tour'' de la Guyane vers le SE/Cabo Calcanhar risque de ne pas etre une partie de plaisir, des amis ont fini par faire une boucle par les Acores.


ça peut se faire avec un bateau simple comme le montre l'équipage de Tupaia, que de belles images.

www.hisse-et-oh.com[...]-tupaia


tikipat:superbe et bravo a eux ·le 15 sept. 11:44

Oui, absolument, en plus cet équipage fait de très belles images. Pendant notre descente, nous avons à plusieurs reprises croisées la route de “Guapita“, un Delph 32 (bateau réputé de grande croisière… ?!)
Extrait du récit que j’ai fait de cette navigation : « A l’entrée du canal [Messier], nous rencontrons “Guapita“, un voilier français de 9.60m armé par 4 jeunes navigateurs. Nous les retrouverons à plusieurs reprises jusqu’à Puerto Williams. Leur façon de naviguer, très rustique, est dans la tradition des navigations des années 70 qui nous a inspirés… »
Illustration du fil ouvert par ED 850 sur l’équipement à bord. Equipage jeune, bateau agile, ils tiraient des bords alors que parfois nous naviguions au moteur. Mais peut être naviguer au moteur permet-il de profiter d’avantage de l’ambiance et des paysages ? Possiblement l’appréciation qui peut être portée sur cette question dépend–t-elle de sa motivation à naviguer dans ces contrées. En découdre ou contempler ?
Ce qui n’empêche pas d’envoyer le spi dans Brecknock.
Le skipper, étudiant en césure de fin d’étude comme l’on dit maintenant, avait fait un détour par les Galapagos en solitaire avant d’être rejoint par ses amis et son père qui n’était pas ignorant de la navigation dans les hautes latitudes ( Arctiques pour lui) puisque propriétaire du “Manguier“ (qui a connu une sérieuse fortune de mer au Groenland en décembre 2024).
Nous avons aussi rencontré caleta Bernard un équipage en route vers le Nord à bord d’un Etap 38.
Il faut tordre le coup à cette idée qu'il faut un bateau comme ci comme ça pour naviguer la bas. Il faut surtout y aller avec l'envie de se faire plaisir et conscient de la nécessité d'être sérieux voir précautionneux dans sa navigation.


le cou!
@ juliensmt, lorsque nous sommes arrivés à Puerto Deseado, sur la route du retour,
2 voiliers “standard“ quittaient ce port en direction du Sud dont un SunFizz. Question chauffage. Oui, un poêle est intéressant en plus d’un air pulsé. Le défaut du poêle est que la diffusion de sa chaleur est plus lente que celle de l’air pulsé. Ses avantages : une consommation GO moindre ??, le silence, sa chaleur douce, sa simplicité technique mais surtout son absence de consommation électrique si en fonctionnement sur un temps long. Iléna était équipé d’un Refleks 66.
L’avantage principal de l’air pulsé est sa rapidité de chauffe. Sur Iléna, une sortie débouchait dans la salle d’eau, sympa à l’heure de la douche.


ED850:Oui, on trouve le chauffage central et le poêle très complémentaires. Pas le même usage. Le chauffage central pour un chauffage en continu, le poêle pour du ponctuel.·le 15 sept. 12:52
jusliensmt:Merci pour le retour ! Ça devrait le faire alors ! En effet le soucis de l'air pulsé c'est qu'il consomme un poil d'électricité tout de même! Mais quelle efficacité, en quelques minutes le bateau est chaud de manière homogène !, j'ai installé trois sorties une dans le carré, une dans la cabine avant et une dans le cabinet avant ... En hiver en Méditerranée j'ai découvert le plaisir de s'assoir au petit matin sur une cuvette chaude ! Mieux qu'à la maison 🤣 pour des soucis de passage de gaine , la buse des WC sort en direction des toilettes 🙄🤣.Tout le monde semble apprécier le poêle ! C'est une chose a noter !·le 15 sept. 21:53

Curiosite, des amis qui ont ete la bas un bon moment m ont raconte en rigolant avoir eu des problemes avec un certain type de cheminee (oublie laquelle), quand il y avait les rafales plus fortes de williwaws et compagnie la pression de l air faisait rentrer toute la fumee ils devaient tout ouvrir :D


tikipat:Un ami avait un Vevor indépendant, simple à installer ·le 15 sept. 13:08
gorlann29:Bonjour roberto, j' ai utilisé un poêle Refleks 66M au Groenland, et j' ai connu ce que tu décrits, mais uniquement lorsque la gite dépassait 15 ° (ce qui peut effectivement arriver lors des violentes rafales genre williwaw).J' ai désormais un poêle Balmar, qui est équipé du dispositif qu' ils appellent "tirage équilibré".Ca consiste à avoir deux "cheminées", une classique pour l' évacuation des gaz brulés, et une autre identique mais plus basse de la différence de hauteur du poêle pour l' aspiration des gaz frais, ce qui fait que quelle que soit les mouvements du bateau liés au vent ou à la mer, il y a toujours une pression constante dans le foyer et le conduit de cheminée.·le 15 sept. 13:19
tikipat:Goéland , pourquoi pas un air pulsé ?? ·le 15 sept. 13:24
roberto:Merci Gorlann :)·le 15 sept. 15:27
ED850:Ça conforte la préconisation de Solbad d'avoir 2 chauffages complementaires, central + poêle. En cas de conditions fortes le chauffage central assure et ne pose pas de problème. Le poêle (pour nous à bois) est plus du plaisir d'une bonne flambée et d'une soirée au coin du feu. On ne l'a pour l'instant jamais utilisé par mauvais temps ou vent très fort, alors que le chauffage central tourne quels que soient les mouvements du bateau ou la force du vent.·le 15 sept. 15:40

Ce fil est super intéressant, merci aux contributeurs. J'en profite pour poser une question pour la navigation dans les latitudes, un peu HS mais pas complétement et je préfère ne pas ouvrir un sujet pour celà. Ça servira peut-être pour d'autres :)
Est-il complètement inconscient/stupide de naviguer dans les régions à iceberg (je parle plutôt du Groenland mais en Patagonie si on tire vers le sud c'est valable aussi) sans radar? Ou cela est-il envisageable avec une excellente veille visuelle en considérant les longues journées d'étés ?


RV29N:En allant au Spitzberg, je me suis posé la même question... et je n'y ai pas répondu ou plus exactement je ne me suis pas équipé. Pour autant que l'on sache correctement l'utiliser, le radar amène certainement un plus, mais cela constitue un budget non négligeable en plus. Par ailleurs, l'avantage quand on navigue au nord du cercle polaire en été.... c'est qu'il fait jour 24/24. Donc le pb commence à se poser lorsque le brouillard vous tombe dessus, ce qui ne s'est pas produit durant cette navigation. Donc cela peut vite tourner au débat sur quels sont les équipements indispensables vs "c'était mieux avant" où l'on naviguait avec ses cartes papier (s'agissant de la Norvège, c'est là que j'ai renoncé de m'équiper du papier, vu le stock qu'il aurait fallu embarquer, pour m'en remettre intégralement aux cartes électroniques), son compas de relèvement, sa règle cras, son sextant, ses tables machins truc, bon bref, un débat où j'éviterai de me perdre.Et pour revenir à la question ; pour le Groenland où je ne suis pas allé, je crois que je procèderai de la même façon que pour le Svalbard, tout en consultant autant que faire se peut, les cartes d'emprise des glaces qui donnent tout de même une bonne idée de la situation. On se rassure comme on peut... mais à un moment on coupe court !·le 15 sept. 20:35

Bonjour,

Je suis avec intérêt ce fil et après avoir hésité à poster sur des sujets un peu similaires abordés sur ce forum (notamment la question d'une remontée Beagle - Europe) je me décide à y participer.

Mon hésitation tient principalement au fait de réfléchir à la réalisation cette navigation Bretagne - Patagonie à l'aller et au retour, mais que je suis encore loin d'avoir pris formellement la décision de le concrétiser. Beaucoup de questions se bousculent encore dont celles inhérentes à la préparation du bateau (mais je pense que le point d'hésitation le plus important actuellement est humain et psychologique).

La question de la "taille" optimum du bateau est un des points de mon attention. Sur ce plan, l'initiateur de ce fil, Agathereve, fait plutôt partie de la catégorie des "grosses unités", mais d'autres contributeurs ont confirmé que des bateaux de taille bien plus modeste (Delph 32, ...) ont entrepris ce type de navigation. Je dois dire que lorsque je me ballade sur les blogs ou vidéo relatant les navigations en Patagonie, je tombe sur des bateaux plus proches des 50, voire 60 pieds, que 30 ou 35 (ce qui est mon cas). C'est aussi ce que j'ai constaté en me rendant au Svalbard il y a un an sur mon bateau. Les voiliers que j'y ai croisés étaient tous de plus grande taille que le mien, avec en surplus, une majorité de construction alu ou acier, alors que je navigue sur un Centurion 36 en polyester. Pour nuancer ce propos, il faut également souligner que la plupart de ces bateaux rencontrés à Longyearbean et Ny Alesund notamment, naviguent en charter et donc sont dimensionnés pour l'accueil d'une clientèle en nombre, ce qui est sensiblement différent d'une navigation "non commerciale" en équipage réduit (en l’occurrence, 3 personnes).

Mais ce qui achève de me convaincre de la faisabilité raisonnable d'y aller, outre le récit bien connu des Damien (mais qui date un peu et relève quand même de l'expédition aventureuse) , c'est l'échange avec Lauric de Tupaia (s'il passe sur ce fil, qu'il en soit encore remercié !) qui avec sa compagne, ont entrepris une navigation au long cours via les canaux de Patagonie, sur leur Dufour 35, un bateau qui a fait ses preuve mais dont la dimension est modeste et l'âge certain (leurs vidéos ont été largement commentées et appréciées sur ce forum). Cet échange m'a permis d'aborder justement les questions liées aux équipements nécessaires pour cette navigation avec les contraintes de stockage inhérentes à des volumes beaucoup plus modestes que ceux d'un 50 pieds ! Je pense notamment à la question des longueurs d'aussières à embarquer pour assurer un amarrage sécure dans les caletas. Une autre question non résolue me concernant à ce jour, est la capacité "minimum" des réserves en gasoil dont il faut disposer. Actuellement, avec le complément des bidons, je ne dépasse guère 160 L, ce qui semble insuffisant compte tenu des contraintes assez importantes de navigation au moteur dans les canaux et le nombre restreint de points d’approvisionnement. Le sujet du chauffage est également abordé. Mon bateau est équipé d'un chauffage à air pulsé autoterm, le fonctionnement laisse à désirer. Il a cependant fait le job lors de notre navigation au Spitzberg avec des t° moyennes entre 4 et 8°. Mais c'est probablement un élément à améliorer (sans passer par le poêle à mazout dont tout le monde dit le plus grand bien mais qui entrainerait une modification de l'aménagement intérieur que je trouve peu souhaitable).

Voilà quelques points que je souhaitais partager et bien sûr il y en a plein d'autres. J'avoue être assez rebuté à la lecture des contraintes de procédures administratives et de contrôle des autorités argentines et chiliennes (celles de la navigation au Svalbard m'ont bien gonflé, mais une fois réglé avant le départ, aucun contrôle sur place n'a été effectué). Un autre sujet important est la question du retour Patagonie - Bretagne (un autre fil récent sur Heo en parle), avec la probabilité d'une navigation au prés sur un long parcours contre les alizés (mes 13 jours sur cette allure effectuée en juin cette année, entre le Cap Vert et les Açores ont été un test qui s'est bien passé, mais là j'ai l'impression qu'il faut multiplier par un facteur 2... ou 3 !)

En tout cas, merci pour cet échange et les infos apportées par ceux et celles qui ont vécu cette expérience.

Hervé


ED850:La question de la taille du bateau est plus une question de confort que de sécurité quelle que soit la navigation. Je suis persuadé qu'à peu près n'importe quel bateau peut aller n'importe où, tant qu'on accepte de le faire avec plus ou moins de confort. Plus gros, plus lourd permet de charger plus, avoir plus d'autonomie, plus de fuel, plus de bois pour le poêle 😉, mais n'est pas un impératif.Mais c'est vrai que la taille moyenne des bateaux augmente. Il y a 50 ans, avec notre 48', on était partout le plus gros, maintenant, on est souvent dans la petite moyenne.·le 15 sept. 15:55
roberto:Mes copains avec un Ovni 345 ovni345.blogspot.com[...] Pour le gasoil il me parlait de 20 jerricans de 20l. Apres avoir ete 1-2 ans la bas, cette annee ils ont essaye la Norvege.·le 15 sept. 16:06
ED850:Oui la question du GO est importante. On en utilise beaucoup dans ces zones montagneuse et froides. Navigation au moteur (3l/h) et chauffage (6l/j). On a 500 l et on apprecie, mais beaucoup ont plus.·le 15 sept. 16:13
tikipat:Mon ami sur son cata la fait avec 200 l de gas oil à renouveler dès que possible mais il avance bien à la voile et juste avec sa femme ·le 15 sept. 16:30
RV29N:C'est là que l'info donné par Lauric sur son Dufour 35 est vraiment adaptée à mon questionnement plus que la capacité dont dispose un 48 pieds ou les possibilités offertes par la vélocité d'un cata (quoique je m'interroge sur la capacité de propulsion vélique de ce cata par 30 nds face au vent cas plus que fréquent dans les canaux) . Il m'indique que 30 % de sa conso dans les canaux était consacrée au chauffage (mais ils y ont passé une saison hivernale ce qui n'est pas mon projet) et qu'il avait un réservoir de 250 L complété par 10 bidons de 20 L, soit plus du double de ma capacité actuelle. Il indique cependant qu'à l'issue de leur plus longue nav sans réappro, soit 3 mois, il leur restait une réserve de 100 l.·le 15 sept. 20:48

ED, pour éclaircir ( ?) les échanges, je crois que mon expérience relative aux chauffages est quasi à l’opposé de la tienne. Nous n’avons jamais utilisé les chauffages en navigation. Le chauffage à air pulsé installé d’origine avait 3 sorties : la carré et les 2 salles d’eau. Pas de chauffage dans les cabines avant ou arrière. Nous ne l’utilisions que ponctuellement. Assez souvent en arrivant au mouillage, le temps que le poêle fasse son effet et ponctuellement. Si nous nous chauffions plusieurs heures d’affilé, soirées ou journées au mouillage, nous utilisions le poêle.
Ceci en tenant compte que nos séjours dans ces régions seraient assez brefs et en période estivale. Considération à rapporter également à mon avis sur l’accessibilité de cette région à quasiment tout type de voilier.
Dans la perspective d’un second voyage beaucoup plus étoffé, qui ne s’est pas fait, dont hivernages en Patagonie et saisons aussi longues que raisonnablement possibles en région Antarctique, d’où le changement de bateau, “Lusiades“ était équipé d’un poêle Refleks 60 et d’un chauffage à air pulsé à la distribution plus étendue y compris alors à la cabine arrière et à la timonerie.
Pour les aussières, nous avions 4 x 100 m en polypropylène achetées à Valdivia. Ça doit se trouver très facilement à Mar del Plata, gros port de pêche. Comme d’autres équipements non spécifiquement plaisance et la possibilité de travaux divers.
A l’arrière sur bobinots, pour l’avant dans des sacs avec passage via des poulies fixées sur les haubans pour en faciliter le déroulement. Une fois plus nécessaire, les abandonner ou les conserver ce qui amène à la question, chère à ED des capacités de stockage/ rangement du bateau de grande croisière…
Idem pour l’eau et le GO. Sachant que pour ce dernier, les conditions météo d’une saison à l’autre, d’un mois à l’autre peuvent être très variables. Nous avons beau temps et peu de vent. Relativement peu de chauffage et du moteur. Un ami qui a parcouru 5 fois cette région à une fois préféré rentrer chez lui pendant 2 mois tellement il pleuvait !
A bord d’Iléna, Santorin, il y avait 400 l de GO en réservoir soit 500 NM d’autonomie à 5.2 nd sans chauffage, plus 60L en jerricans. En eau 600L en réservoir, + 40 L en jerrican si naufrage.., d’où précédemment l’évocation de douches.
@sailoralex Radar
Nous en avions un. Un Furuno 1832. Le point clé est celui de la visibilité des growlers qui n’est pas forcément résolu par un radar sur un voilier. Cependant pour ma part, un radar est utile.
Avant de descendre vers le Sud, nous avions commencé notre voyage par le Nord. Notre première nuit de navigation, le long de la cote SE du Groenland, à environ 50NM du Sud de Tasiilaq, nous avons été pris dans un champ d’icebergs. Cf photo. Pour ne pas avoir consulté une carte des glaces suffisamment fraîche.
Selon où l’on navigue au Groenland, l’absence de nuit est relativement limitée. Par exemple Tasiilaq, notre port d’arrivée à peu près à la latitude de Reykjavik, perd 5 heures de jour au cours du mois de juillet A la fin du mois, il y fait vraiment nuit de 23h à 3h. Le radar n’était pas en fonction et de nuit, je me suis aperçu tardivement de la situation.
Je ressentais la proximité d’un iceberg par un courant d’air froid arrivant et l’apparition d’un halo.
@Roberto
Les fabricants de poêle commercialisent un régulateur de pression cf photo conçu pour éliminer ce problème. La longueur de la cheminée est aussi un facteur à prendre en compte.


SailorAlex:Un grand merci pour le temps que tu prends à partager ces infos. La côte est et le sud comme tu le sais est très chargée en glace, les icebergs contournent Nunap Isua (kap Farvel) et remontent. Pendant la saison, il y'a moins de glace sur la côte ouest entre 63° et 68°. Au sujet des icebergs, je suis plus "inquiet" pour la traversée Terre-Neuve -> Groenland que la navigation locale. ·le 15 sept. 22:41

Phare du monde

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2022