Récit d'un échouage involontaire devant Barneville-Carterêt

Bonsoir,
Voici le récit de notre échouage cet été à l'entrée du port de Barneville, involontaire de ma part et qui est la conséquence de mon manque d'expérience, mais qui n'a eu aucune suite fâcheuse.
Nous sommes partis de Paimpol la veille à 17 H00 et avons tracé notre route vers le large puis corrigé le cap pour passer entre Jersey et Guernesey pour aller directement vers Barneville.
A l'approche vers 10H00 mais pas encore arrivés, je téléphone au port pour demander la hauteur d'eau (je quille 1,70m) et on me dit qu'il y a trois mètres.
J'arrive confiant vers 11H30 dans l'entrée, je remarque que
l'eau à l'air basse mais je suis fatigué je me dis que ça va passer.... Ben non!
Ma quille s'enfonce dans le sable juste dans l'entrée, j'ai beau manoeuvrer pour tenter de faire demi tour rien n'y fait
on reste plantés comme des cons qu'on est.
Je dis à mon frêre "appelles le port demande s'il peuvent nous aider à regagner des eaux plus profondes", réponse "il y a plus assez d'eau si on sors maintenant on pourra plus rentrer". Moment de solitude! "vous allez vous échouer!"
Bon, ben on a pas le choix, la prochaine fois je calculerai mieux ma rentrée! Je réfléchis, je suis déjà venu ici, je sais que là où on est il n'y a pas de caillou que du sable fin.
La mer baisse à une vitesse ici c'est impressionnant. En plus on a un coef de 104.
Mais voilà je n'ai jamais échoué mon bateau (gib'sea 30) et je sais qu'il n'est pas prévu pour ça, pas de béquilles, il est prévu par contre pour échouer contre un quai.
En quinze minutes nous voici à sec sur le sable, le bateau est couché avec une gîte de 40°.
Je saute a terre et examine la situation. Mes manoeuvres au moteur on creusé une cuvette dans le sable et mon safran
est donc dedans, il ne risque rien et ça fait une piscine privée pour le chien.
La quille est plantée d'au moins 30 centimètres.
IL fait beau, malgré mon manque de sommeil je profite du moment et de la situation pour inspecter ma coque, nettoyer mon hélice et son arbre où des coquillages ont poussé, constaté qu'il faudra changer l'anode bientôt.
Je me ballade sur la plage et découvre un casier à homard
échoué sur l'estran. IL ne porte aucune marque d'identification, je le traîne jusqu'au bateau, le nettoie dans notre "piscine privée' et le hisse au balcon.
L'eau remonte très vite, on regagne la bateau, on s'approche de 18H00, il commence à se redresser. J'attends que le mât se trouve à la verticale et je rallume le moteur.

En deux coups de gaz le bateau se libère et on va faire un petit tour plus loin, le nettoyage d'hélice à fait du bien, j'ai regagné 300 tours au moteur. On rentre au port et faisons les formalités, douches etc avant une bonne nuit réparatrice.
Moralité : Mais quel con! la fatigue et mon manque d'expérience m'ont laissé croire que j'avais le temps de renter, alors qu'un simple coup de fil à 11H00 m'aurait informé qu'il était déjà sans doute déjà trop tard... Enfin tout est bien qui finit bien mais je me dit qu'en d'autres circonstances, j'aurai très bien pu me retrouver sur des cailloux... En plus je regardais mon loch baisser dangeureusement à l'entrée et je restais persuadé de pouvoir passer, ma petite cervelle n'ayant plus calculé qu'il s'était passé 1 heure trente depuis mon appel au port...
Le coté positif c'est que maintenant je sais que je peux échouer mon bateau sur le sable, mais la prochaine fois ce sera volontaire! (enfin je l'espère!)

L'équipage
19 sept. 2015
19 sept. 201516 juin 2020

Quelques photos

19 sept. 2015

Belle histoire

19 sept. 2015

Ta petite aventure joliment racontée est arrivée à de nombreux autres... Naviguer par coefficient 104 du coté de Carteret est formateur... Tu retiendras aussi que la mer baisse de 7 cm par minute à mi-marée. (j'ai bien écrit par minute) Tu t'en souviendras toute ta vie .C'est ainsi que l'on apprend... mais cela ne nous met pas à l'abri d'une étourderie du même type dans 10 ou 30 ans.

Pour info, juste avant le poteau vert du seuil du port, il existait en 2013 un bouchon de sable avec moins de 2 m d'eau. Piègeux aussi à marée descendante.

19 sept. 2015

cela me renforce dans "mon idée" de prendre un pied de pilote variable en fonction du coef de marée dans les secteurs à forts marnage.

19 sept. 2015

Merci je prends ça comme un encouragement

19 sept. 2015

Le principale est qu'il n'y est pas de dégât.

Du coup, tu as des belles photos, une hélice propre, un casier et une histoire à raconter.

Sache que dans le coin, on dit " Si tu rencontres quelqu'un qui te dit ne jamais avoir touché. C'est soit un menteur, soit qu'il ne navigue pas".

19 sept. 2015

Précision, je navigue, donc...

19 sept. 2015

Comme tu résumes bien la chose! C'est exactement ce qu'on s'est dit en repartant, c'est sûr cette expérience restera inoubliable

19 sept. 2015

Super photos et surtout celle avec la bouteille de pastaga ... fallait garder le moral !

19 sept. 2015

Quand on a vu que tout allait bien finalement, autant joindre l'utile à l'agréable!

19 sept. 2015

:pouce:

19 sept. 2015

Précision vocabularienne : échouage involontaire = échouement

19 sept. 2015

Oui tu as raison, je retiens le terme

19 sept. 2015

Wahou! on ressort plus fort d'une telle histoire, mais garder son calme n'a pas du être le plus simple.

19 sept. 2015

Merci, le stress n'a pas duré les conditions étaient bonnes.

19 sept. 2015

On peut aussi calculer les hauteurs d'eau au point d'arrivée avant de partir, sachant qu'on ne rentre pas à Carteret à toute heure.
La technique, se faire une petite abaque avec la marée du jour.
J'ai adopté le "Flash Tide" de l'Instrument de Marine (pub gratuite!), abaque colorée très pratique. D'un simple coup d’œil, on voit où on en est et c'est moins fatiguant pour mon neurone unique.

19 sept. 201516 juin 2020

Tu peut aussi utiliser la méthode graphique que l'on trouvait dans le Marin Breton, tu traces une droite entre les valeurs des hauteurs d'eau et tu inscris en haut les valeurs des heures marées.
Si tu prépares ton graphique à l'avance cela te permet de savoir la hauteur d'eau à n'importe quelle heure.


19 sept. 2015

Notre ami a bien souligné que son état de fatigue lui avait quelque peu fait perdre le sens des réalités.
D'où l'importance de bien préparer l'arrivée à l'avance afin de n'avoir qu'à lire des chiffres sans nécessité de faire des calculs, d'autant plus qu'on ne sait pas quelles seront les conditions de mer et de vent à ce moment.

19 sept. 2015

Mouais ! Tout s'est bien terminé, Il n'y avait pas de houle. Mais les échouements ne se passent pas toujours aussi bien. Un bateau peut être disloqué en trés peu de temps s'il y a des vagues, sans compter le danger pour les personnes si ça déferle.
Donc, éviter de renouveler l'expérience.
Un petit truc : si on n'arrive pas à déséchouer rapidement, il faut mettre en œuvre un mouillage pour éviter que le vent ou la mer ne pousse le bateau plus haut sur le banc de sable ou sur le caillou. Cela sert aussi à déhaler le bateau en eau plus profonde lorsqu'il déséchoue.

19 sept. 2015

Je comprends ta circonspection par rapport à mon récit, je fais partager mon expérience si elle peut servir à d'autres et j'apprécie ton conseil pour le mouillage.

19 sept. 2015

Au prochain bateau prendre un DI ou cata.
Avec un DI, nav super relaxe, calculs de marées rarement nécessaires et on peut remonter en rivière. Mais dans tous les cas la sécurité est au large quand on ne peut plus aborder.

19 sept. 2015

Le cata ça me tente c'est vrai mais pas les moyens, je vais attendre la retraite car j'envisage de tout vendre à ce moment là et de faire mon TDM, pour l'instant j'apprends

19 sept. 2015

Si tout le monde se met au multicoque, ça ne va pas régler le problème des places de port. :oups:

19 sept. 2015

Sur Margotte

19 sept. 2015

je suis passer plus de 50 fois à coté du danger d' Algajola, la cinquantième fois frôlé de trop prêt. Comme quoi 55 ans de voile en Atlantique et en Méditerranée ne m'interdit pas de me planter.
Ne pas critiquer tous le temps les erreurs des autres mais comprendre ce qu'il s'est passé pour ne pas en faire autant.

Chez un de mes clients, UNILEVER ALGERIE, chaque incident est déclaré au groupe avec la solution apportée. Les rapports sont envoyés dans toutes les usines, c'est le meilleur moyen de limiter les risques. Ca c'est CONSTRUCTIF!!!!!

Malheureusement on voit plus facilement la paille dans l'œil de notre voisin que la poutre................. :doc:

19 sept. 2015

Merci j'apprécie ton humilité mon récit est dans la même optique,
je fais partager mon expérience, je sais bien que d'autres jugeront
que j'ai été dangeureux et je comprend leur analyse, parce que c'est vrai. On apprend tous les jours ça fait que trois ans que je me suis remis à la voile et la zone n'est pas des plus faciles pour un débutant.

19 sept. 2015

La poutre surtout sur un multicoque :langue2:

19 sept. 201516 juin 2020

Allez une tof d'une bêtise comparable

19 sept. 2015

Bonsoir farfaIII, ta photo ressemble beaucoup à ce qui nous est arrivé, si tu veux bien nous raconter l'histoire?
J'espère qu'il n'y a pas eu de conséquence comme ça l'a été pour nous en tout cas.

21 sept. 201516 juin 2020

Pour répondre à la question de ton blog, c'est un RO-RO (roll on, roll off). Ca sert à transporter tout ce qui roule : bagnoles, camions, engins de chantier ... jusqu'à 6000 bagnoles.

Sur la 2ème photo on en voit un qui a aussi essayé d'entrer à Barneville un dimanche avant PM.

02 oct. 2015

Merci pour ton retour, je me sens moins seul, même si pour moi c'était évitable, ce qui était moins évident pour ton cas à cause de ce banc de sable

19 sept. 2015

le chien a l'air d'apprécier ...

19 sept. 2015

Oui effectivement, après une nuit en mer il était content de gambader sur la plage, il a besoin de grands espaces mais sait attendre gentiment dans le bateau pendant les navs. Même s'il met des poils partout c'est mon toutou je l'adore.

19 sept. 201516 juin 2020

la même chose à Porbail en 1973
ce qui m'avait étonné c'est que la zone d'échouage était plate tant qu'il y avait de l'eau, mais au moment d'assécher le courant creuse des vagues de sables (des ridins) de plus de 50 cm !
vu le type de bateau et l'absence de vagues, (vent faible de terre) j'avais choisi de l'échouer plutôt que rester au mouillage

19 sept. 2015

Bonjour Hubert

Donc rien de nouveau à Portbail !

19 sept. 2015

@ Hubert, de Cherbourg : les ridins se formaient à cause de la présence du bateau ? turbulences autour de la quille et/ou de la coque ? ou ça se forme naturellement même sans obstacles ?

Les ridins se forment naturellement quand il reste un demi mètre d'eau le courant s'accélère et déplace le sable.
Cela se produit aussi sur certains bancs de sable à Chausey, cela peut être dangereux pour un biquille ou un quillard qui voudrait béquiller, il est préférable dans ces conditions d.echouer à flanc

19 sept. 2015

Merci de vos messages et conseils, je reconnais volontiers mon manque d'anticipation sur ce coup là, je retiens l'abaque et la ligne de mouillage, car je n'ai pas l'intention
de recommencer demain!
C'est vrai que sur le moment j'ai eu un coup de stress mais j'ai très vite repris mon calme car le temps était beau et que je connais l'endroit qui est sans danger pour la coque, s'il y avait eu de la houle je n'aurai pas tenté de rentrer je pense car je me doutais bien que c'était un peu limite quand même en hauteur d'eau.
Pour le pastaga, ben oui c'était l'heure de l'apéro, fallait bien qu'on se remette de nos émotions! et puis on avait six heures d'attente alors pourquoi se priver? Le plus compliqué a été de choper les glaçons!
En tout cas c'est sûr je m'en souviendrais longtemps mais j'en garde un très bon souvenir finalement, on a passé un super après midi

19 sept. 2015

qui boit trop de ricard
arrive trop tard
:mdr:

19 sept. 201519 sept. 2015

Elle est pas mal celle-là, je la retiens! je la ressortirais un Lundi matin à mon patron, promis!

19 sept. 2015

:mdr:

19 sept. 2015

Lorsqu'on arrive dans un port à fort marnage qu'on ne connait pas, on évite le baissant à fortiori vers la 3eme heure.
Il n'y a pas de piège à l'entrée de ce port, par contre il ne faut pas s'éloigner du quai si l'on a des doute sur son calcul de marée.

19 sept. 2015

Moi, c'était de la vase, le moteur m'a sauvé… Mais d'autre non : www.ileschausey.com[...]hes.htm

19 sept. 201516 juin 2020

Mon cher Flipou, tu n'es pas le seul a avoir vécu ce genre de mésaventure ...
au moment précis ou j'écris ces lignes, l'équipage d'un voilier qui s'est échoué en fin d'après midi sur le banc de lestil connu sur la Rance ...
doit attendre la marée montante pour se sortir de ce mauvais pas ... je pense que dans 1 heure ou 2 , ils pourrons rentrer ...
(photo lointaine du voilier en question juste au moment de l'échouement )

19 sept. 2015

Je pense que ça va le faire j'espère pour eux qu'il n'y avait pas de caillou, je ne connais pas l'endroit, moi j'étais prêt à mettre mes pare bat sous la coque même les oreillers et la couette au cas où!

19 sept. 2015

Ouah, je me souviens de chausey il y a trois ans avec mon edel 2 on s'est retrouvé sur la sable à 5 heures du mat
mais on avait mis les béquilles

19 sept. 201519 sept. 2015

Ce que je n'ai pas précisé, c'est que nous avions un "surfcoucher" à bord qui n'avait jamais fait de voile, il a été vacciné! Mais comme l'équipage a gardé son sang froid il n'y a pas eu de souci.
Autre précision des dauphins sont venus jouer à l'étrave entre Jersey et Guernesey, j'en ai vu trois, dont un a fait un un bond au dessus de l'eau devant le bateau, c'était magique

20 sept. 2015

avec le ricard, il y en a qui voient des éléphants roses sortir de l'eau, c'est magique aussi :mdr:

21 sept. 2015

Ah oui je me disais aussi c'est quoi ce dauphin avec une trompe?

19 sept. 2015

Autre bon moment, à l'aller à l'approche de Saint-Malo, j'avais envoyé mon frêre à l'avant avec une lampe, approche de nuit, pour guetter les casiers. Nous avons coupé la route pour rentrer plus court après un examen minutieux des cartes (papier) avec relevé GPS.
Mon frêre, assis sur le petit banc du balcon avant, avec la lampe, a été surpris par un dauphin, venu à l'étrave et recrachant son air juste sous ses pieds, avant de disparaître. Ca lui a fait tout drôle!

19 sept. 2015

C'est une magnifique zone de nav, dommage que j'ai pas
les moyens et ma place sur la liste pour avoir une place sur la côte ouest du Cotentin! A barneville, quand je rentre il n'y a plus de place au ponton visiteurs... Je veux pas me mette à couple, avec le chien ça va pas le faire... je repère une place vide je m'y range. La capitainerie comprend le souci et m'envoi sur une autre place, récemment libérée et où je ne vais pas gêner. En rentrant je me dis : mais donc la place est libre et j'y retourne demander si je peux la prendre à l'année. Non, il y a dix ans d'attente sur la liste, je suis dégoûté, mais je respecte ceux qui sont avant moi.

21 sept. 2015

La même aventure avec un GTE de 1,95 ça doit être plus grave, il y a un risque de fausser les boulons quand ça se redresse ?

21 sept. 2015

GTE ou pas, il n'y a aucun risque pour la quille... Pour la coque, mieux vaut qu'il n'y ait pas de roches acérées...

21 sept. 2015

Ca dépend du profil de quille.

Avec un voile de quille sabre, ça craint !
Ca m'est arrivé dans le chenal de La Rochelle qui mène au vieux port avec un Opium.
Trois lâchers de tension violents dont 2 au cours de la descente.
Un son de corde à piano très grave et sourd qui ne donne pas envie de rester à l'intérieur de peur de te la prendre dans le menton.

Mais le son était magnifique.
Une tessiture à rendre fou de jalousie un contrebassiste !!!

21 sept. 2015

Viking,et avec un GTE bi-safran tu fais quoi pour limiter le casse ?
Une prière ? Je suis sérieux !

21 sept. 201516 juin 2020

Merci Flipou pour ce récit , je me sens moins seul sauf que moi , shame on me , j'ai un DI .
La première erreur que j'ai faite c'est de sous estimer l'action du vent ( vent dans le sens de la marée ) sur la hauteur d'eau avec un coef de 111 .
La deuxième fut de tout relever , dérive et safran , il devait y avoir assez d'eau mais comme il y a un banc de sable qui se déplace sans cesse dans le coin , au cas ou j'ai tout relevé ........ et bien sur cela n'a pas raté je me suis mis dessus !
Rien de grave j’avançais au pas et comme cela faisait un moment que je n'avais pas passé un coup d'éponge sur la coque ce fut l'occasion mais quand la marée fut basse j'ai rigolé , le banc était parallèle à ma route et 3 m d'un coté ou de l'autre et je passais .

Il faut se méfier des bancs de sable : parfois le côté est très abrupt et le bateau peut basculer du mauvais côté en échouant au bord

02 oct. 201502 oct. 2015

Question : quelqu'un sait-il s'il est possible d'installer des béquilles sur un gib'sea 30? même si a priori il n'a pas été conçu pour?

03 oct. 2015

Moi j ai réussi a m échouer juste devant la porte du barrage de la Rance !!
peau de lapin
:)

Le Stromboliccio

Phare du monde

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