Récit d'une découverte de la Grande bleue... au sacré caractère !

Ouaip, après pas mal de temps passés sur des dériveurs légers à la journée en finstère nord (Roscoff). J'avais pourtant vu des F7 et des grosses houles, où souvent un petit mât se rompait, voir un 470 coulait.
Et là, achat d'un habitable 7 m en Dériveur intégral (brou! ca me rassure moins qu'un bon quillard, mais au prix où je l'ai acheté, j'aurais de toutes façons pas acheté de bateau sinon, c'était même pas prévu, l'occasion fait le larron).
Alors voilà le joli petit et premier voilier que j'ai jamais possédé, prêt à partir. Un week end d'entraînement pour le prendre un peu en main, et nous prévoyons ce week end prolongé du 12 au 15 août de rallier les saintes maries au départ du grau d'agde. Pas très long, et 4 jours pour une 50 aine de mille, ca laisse du choix météo.
Mes équipiers à bord (un confirmé et deux débutants), tour d'horizon sécurité avant le départ, rappel des risques et consignes, puis toute le monde avec harnais et brassière, on s'attache et on sort voir à l'entrée du port ce que ca donne. Force 6 à 7 annoncé, mer peu agitée. Effectivement, ca zeffe, 2 ris dans la GV (dommage, y'en a pas 3), et la trinquette. On se dit que si ca bastonne, on s'arrête directement au cap d'agde, soit 2 à 3 M plus loin ;-).
Maudit vent qui vient plein arrière. Avec les petites vagues courtes et creuses qu'on commence à croiser, j'ai peur qu'un surfe finissent en empannage brutal. Avec ce vent, ca ne me branche pas. On décide de loffer, largue et vagues travers arrière. Ca tient pas mal, et le bateau surfe à fond de cinquième. 9,2 noeuds, pour un bateau de 7 m (vitesse maxi théorique à 6,2 noeuds), ouf! ca fuzze! Arrivés à la cardinale sud de Brescou, les vagues sont petites (1m) mais vraiment creuses et brouillon, et le vent siffle tout ce qu'il peut dans les haubants. On se met travers et on fonce tout ce qu'on peut dans le port du cap, on en a déjà assez pour aujourd'hui. Reste à accoster vent de travers au moteur sur le quai d'accueil. Ouahou, ca impressionne quand on n'a pas l'habitude. Mais 7 m avec 3 personnes pour déborder au cas où, ca se passe bien.

Journée bricolage, fignolage, glandouillage.

DImanche 13: Force 6 annoncé, mollissant 5 en direction de l'est, vent NNW, mer peu agitée. On attend prudemment midi pour voir comment ça tourne, on monte avec l'anémomètre en haut de la colline, on voit l'état de la mer. Un bon 5, une mer à peine ridée, et quelques voiles dehors. On devrait être travers ou portant tout le long, on part pour Palavas, avec options d'arrêts à Sète ou Frontignan. Ouahou, 2ris, trinquette, le bateau file à fond, et le GPS annoncera fièrement 5 noeuds de moyenne malgré le courant contraire en fin de parcours. Arrivés à Sète, un pétrolier, cul au vent, nous attend au mouillage. 0,5 mille entre la jetée et lui, on décide de passer, et on découvre les énormes plateformes flottantes d'amarrages qui le retiennent. Je décide de demander au barreur de ne pas trop remonter au vent (Au près à ce moment), pour être sûr de faire du cap plutôt que risquer de dériver sur les plateformes, où nous serions obligés d'abattre s'il fallait les éviter, au risque de coincer notre mât entre les amarres du géant. Du coup on vise plus près des plateformes, on regarde le cap GPS, le même que le compas, pas de dérive en vue. Effectivement, on passe tout droit. Puis on pousse sur Palavas où une soirée biere au bar met tout le monde en grande forme après cette belle étape du jour.

Lundi 14: la journée qui s'annonce la plus cool (et pourtant...), Attente de la renverse, la brise de mer s'établit, on part à midi pour rallier les saintes (notre port d'arrivée), avec option "Port camargue" si on voit que l'on ne tient pas la moyenne (pas envie de flirter avec l'arrivée de nuit, on a prévu large). Force 3 environ, parfois une goutte de plus, mer belle, le pied, grand soleil, et pleins de beaux oiseaux des mers filant toutes voiles dehors, dont nous saluons avec entrain les équipages... petite bouteille de côtes du rhône et casse croute pain charcuterie, la traversée est rapide, tranquille et très agréable. Arrivé en face des saintes, les vagues se sont levés avec la brise (donc Sud), et ayant projetés de s'entrainer au mouillage, et aux hommes à la mer (pauvre saut relié à une brassière, qui sait qu'il va encore faire un tour à la baille), je regarde les vagues et me dit qu'à la vitesse où elles grossissent (déjà un bon mètre, un peu creux car pas d'eau), il serait plus sage d'aller prendre notre place au port histoire de jauger l'entrée et les vagues. Etant surfer, en regardant les hauteurs d'eau de la carte, je me dis que ca pourrait levé vers le bord. Là, on se met bout au vent à un demi mille du port, on affale tout, et on rentre au moteur perpendiculairement au port (on nous a dit que c'était le plus sage à cause des bancs de sable). Oulala, je rapatrie tout le monde au fond du cock^pit, bien à l'arrière (attachés bien sûr, et depuis un bon moment déjà), et là, les vagues nous font partir d'un bord sur l'autre plusieurs fois, la barre devient très dure dans ces moments là, et je lutte tandis que le petit voilier commence à prendre une gite qui nous fit tous assez peur!!! On avait l'impression de manquer de vitesse (9Cv mais moins stable qu'à la voile), et les vagues en plein arrière c'est une assez mauvaise idée dirait on, surtout avec notre carène arrière bien plate et un frt maître bau (l'idée que je m'en fais mais j'attend vos remarques et conseils).
Bref, on rentre sans encombres, content d'avoir décidé de ne pas trainer en route, et les derniers mètres "vagues de travers" à l'entrée du port, nous montre qu'au moteur le bateau est moins chahuté que vagues dans le cul.

Les mouillages et hommes à la mer seront fait le lendemain 15 aout, dans une eau lisse et presque sans vent, l'idée de ressortir nous étant bien passé avec ces vagues.

Conclusion: la méditerrannée surprend autant qu'on peut le lire, les vagues sont petites mais font beaucoup plus peur que les grosses houles venant du large en manche ou atlantique, les choses changent très vite.
Et barrer dans les vagues est quelquechose de stressant dans ces conditions. Lorsque vent et mer sont croisés, parfois un joli largue au surf a l'air assez facile à gérer, mais vent de travers il faut vite loffer ou abattre pour ne pas prendre les vagues de travers. Et vent arrière, vagues de l'arrière, ca c'est pas sympa du tout!

Je serai preneur de tous vos conseils, et aussi de vos remarques sur mon récit de débutant, histoire d'apprendre de votre part, sur nos erreurs, sur les leçons à tirer et les apprentissages futurs.
Merci à tous et bon vent.

PS: si un des pêcheurs de Thon des Saintes lit ce post (qui sait...), merci pour les 2 superbes tranches offertes qui nous ont régalé en tartare et en steack "vin blanc-beurre salé". C'était très sympa.

L'équipage
16 août 2006
16 août 2006

Bien venue en Med
Pour une première fois, te voilà rassuré rien n’est facile, il y a des jours bien musclés et d’autre tout au moteur. Pour ma part la météo du matin rassure le marin après tu fais ou tu ne fais pas mais ci tu ne fais pas tu ne sais pas que tu aurais pu le faire. Bon je ne te donne pas de conseil, chacun est physiquement différant avec des bateaux différents et des programmes de navigation personnel. Je te souhaite de bonne nav sur la grande bleu, il y a plein de belles choses à partager.

16 août 2006

des conseils?
je ne me permettrai pas mais je peux toujours te souhaiter la bievenue!

16 août 2006

pas de d'avis
mais deux conseils patience et prudence, la med est la plus difficile des maitresses à cerner, mais il y a tellement de belles surprises qu'on reste accroche, comme à une drogue. bien venu parmi les sudistes

16 août 2006

salut à toi
Lundi on s'est fait aussi chahuté en baie du grau du roi avec un aller/retour port Camargue/carnon, mais l'équipage a assuré...
Ca s'est fini écoute en main à essayer d'accrocher un surf (sur un 5.50 c'est presque de la voile légère)... que du bonheur.
Pour l'instant la grande bleue nous ravie mais on s'en méfie beaucoup!!

16 août 2006

Oui, ca s'est levé vite et ca creuse pas mal...
Je n'ai pas vu vers Carnon, nous on partait de Palavas à midi, mais vers Les saintes il y'avait seulement 3 ou 4 mètres d'eau sur la fin, et les vagues commençaient à vraiment creuser, on ne savait plus trop s'il fallait les prendre au cul, un peu travers arrière, ou presque parallèle... moteur à fond, ou pas trop vite. Je l'ai joué vagues dans le cul et moteur à fond... Mais c'est vrai que si on avait pu, à la voile ca aurait été mieux. mais dur dur d'affaler dans l'entrée du port qui était vent de travers, ou vent arrière dans les quais... Faudra qu'on travaille tout çà !

16 août 2006

bienvenue en med
toujours un peu surprenant au début pour un breton, il faut remettre les compteurs à zéro et réapprendre avec beaucoup d'humilité.
bravo pour ta prudence.
bonnes nav

17 août 2006

14 aout encore et encore..
Bloqués depuis le 2 aout à Rosas au retour du tour de Majorque. BMS sur BMS .. une fenêtre météo semble enfin se confirmer pour le lundi 14 aout : Vent N N/O F4 à F5 puis reverse en S S/O F3 F4 vers midi. Nous décidons de partir de Rosas à 6h.
Au départ anémo oscillant entre 0 et 5, mer plate.
Peu avant cadaques vent 40 noeuds, mer acceptable.
Arrivés au cap creu le vent de nors baisse à 20 nds , heureusement car la mer, elle, monte monte monte... 4 m? 4m50? je n'en ai aucune idée.. si ce n'est que le voilier d'environ 35 pieds qui était à quelques 100 m devant nous disparaissait complétement de nptre vue par moment..
Quelques milles après creu le dit voilier renonce et vire à babord afin de se rapprocher de la côte.
"Merde le con il sxe plante!! merde merde!!"
A le voir ça faisait peur il n'était plus qu'à 100m de nous peut être? peur pour lui, pas envie de se voir soi même.. il se redresse, ouf et s'éloigne en apparaissant et disparissant à babord..
on continue..
je suis crispée agripée à l'écoute de grand voile..
on se rapproche de béar, peu à peu la mer se calme , on se rapproche de béar pour le passer à 5 milles environ puis on met le cap sur agde.. la mer se calme complet, le vent n'est plus qu'à 5nds..
La reverse a lieu vers 14h et nous finirons poussés par un sud à 8.5 nds (vitesse gps, vagues dans le dos) pour arriver à palavas à 20h30.
Coup de grace du capitaine blasé de la med au bout de 25 ans de croisieres; il finira ses vieux jours en faisant des ronds dans l'eau dans la jolie brise marine locale..
Pour ma part j'en déduis qu'il faut avoir les moyens financiers et familiaux d'avoir le temps d'attendre... et arriver à trouver le moyen de profiter de ces escales forcées.
(pour info un breton rencontré à Rosas qui a basé son bateau en med depuis 3 ans et qui n'a jamais connu de conditions aussi dures car instables et déroutantes)
(ps : statistiquement les meilleurs mois en med sont juin/juillet niveau météo)

18 août 2006

on s'est raté de peu ondins
j'étais également à Rosas (sta Margarida)et mis les voiles samedi 12 direction st trop.
faux départ et arrêt à Cadaquès vu la méchante tram qui nous cueuille en sortant de la baie. Dimanche 13, la météo s'annonce plus cool, le vent doit mollir en fin de matinée, vers 11H béar annonce encore 30 kt mais effectivement mollissant.
A 13H on lève l'ancre dans l'espoir de passer ce foutu cap et de profiter ensuite d'une tram et mistral convenable pour blinder vers le var.
On passe le cap mais ça cogne dur un moment (j'ai fait de belles vidéos que je diffuserai ultérieurement). Peu de bateaux ont tentés le coup mais c'était franchement acceptable.
Ensuite nav non stop via cap d'agde jusqu'a St trop. 40 heures en mer quasiment au portant d'un bout à l'autre. Sympa mais quand même fatiguant.

18 août 2006

bouée
payante je voulais dire

18 août 2006

En fait ..
On a regretté de ne pas être partis jeudi 10 en début d'après-midi (il y avait des acalmies en début d'aprèm), au moins pour aller jusqu'à Cadaques où on peut mieux apprécier les réelles conditions météo...
Nous n'étions pas très loin de la station d'essence à Rosas: un ketch coincé entre deux gros bateaux moteurs; nous nous sommes peut-être croisés.
J'avoue que j'aimerai bien voir tes vidéos, on avait hésité aussi à partir dimanche.. je me demande si c'était plus acceptable .. mais nous avons suivis 4 bateaux de plus ou moins loin qui tentaient de remonter lundi et entre creu et béar nous nous sommes retrouvés bien seuls... et pour ma part pas tjs très fiere
(mais pas dégoutée, je rêve tjs autant de belles calas désertes et chaudes ou je pourrais plonger mon corps nu dans une eau turquoise.. que j'y aille à voile à moteur ou à vapeur ;-) (je rigole, rire)

18 août 2006

dis moi
C'est vrai qu'à Cadaques maintenant on est obligé de mouiller sur bouée flotante ou vu l'affluence que devait avoir ce refuge il n'y avait plus de choix?

18 août 2006

j'ai mouillé dans la cala conca
à l'entrée de Cadaquès sur babord, c'est pratique pour voir l'état de la mer aux jumelles et je pensais juste y passer qqes heures. En fin de journée j'ai compris que j'allais y passer la nuit et que celle-ci risquait de s'annoncer chaude vu les rafales qui s'amplifiaient. J'ai appellé les rigolos qui se balladent en zodiac et gérent les bouées... toutes prises malheureusement(j'étais prêt à payer volontier pour dormir tranquille).
A minuit mon ancre dérape (ainsi que 2 autres bateaux),mise en route, remouillage près de la plage (heureusement j'avais repéré les fonds avec un masque dans l'après midi). Le mouillage tient bien mais pas bonne nuit quand même.

A propos, tu peux sans problèmes te baigner nue dans cette cala, ya plein de nudistes sur les rochers. ça m'a permis de passer le temps agréablement et d'observer les plus beaux specimens sous l'eau.
On s'occupe comme on peut....

18 août 2006

Port Ligat...
Pourquoi vous obstinez-vous à aller à Cadaques alors qu'à port ligat on est bien plus tranquille ?

18 août 2006

j'ai oublié ondins..
effectivement le 10 c'était jouable et même le vendredi soir, j'ai fait un aller-retour rosas-Cerbère en bagnole vers 23h pour déposer qqun à la gare, la mer paraissait super calme de béar à rosas.
En fait dans ce coin il faut se préparer à lever l'ancre rapidement quand on veut remonter vers la France, les fenêtres sont pas longues à cette époque.
L'année dernière c'était exactement pareil.

Peniche, Portugal

Phare du monde

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Peniche, Portugal

2022