Remplacement du pont en teck et gelcoat endommagé

Bonjour à tous,

C'est mon premier billet sur ce forum alors soyez sympa s'il vous plait. Vous pouvez passez directement a la fin ou je demande humblement vos avis éclairés si vous voulez pas lire tout mon roman (partie entre *** ;)


Je suis l'heureux propriétaire d'un Sunbeam 30 de 1986 sur lequel j'habite depuis un peu plus d'un an. Je l'ai acheté à bon prix sachant que le pont en teck était mort (moins de la moité de l'épaisseur originale, 1/4 des têtes de vis apparentes, grandes fissures et même décollement par endroit, de plus le précédent propriétaire a jugé bon de mettre une sorte de lasure brune dégueu sur le teck et il en a mis partout parce que la bande de masquage c'est pour les autres, sic.). Bref je savais qu'il y aurait pas mal de travaux à faire mais la base semble saine et le bateau me plait beacoup. Après une saison de nav pour apprivoiser la bête et un hiver sur l'eau j'ai décidé de me lancer dans les gros travaux du pont ce mois de mai. J'ai choisi de poser un nouveau pont en liège (Seackork) et je fais les travaux moi même (j'ai du temps et j'aime bricoler). Initialement mon plan était de décoller le teck, nettoyer les résidus d'adhésif boucher les trous de vis à l'epoxy et si je ne constatait pas de problème structurel, coller le liège, poser un nouveau liston en bois exotique et voilà..

J'ai donc sorti le bateau de l'eau et l'ai mis sous un couvert et j'ai démonté l'accastillage et décollé le liston (qui avait pourri sous les ferrures) et le pont en teck a l'aide d'un fein, d'une spatule, d'huile de coude et de quelques amis fidèles. Le tout a pris 3 fois plus de temps que j'avais imaginé (normal). Première surpise l'adhésif utilisé pour coller les lattes de teck et le liston n'est pas du sika mais ressemble plus à du silicone... Il est translucide et toujours souple et élastique après 36 ans et s'accroche au gelcoat (texturé anti-dérapant) comme à sa vie! Parmis les 6 solvants que j'ai testé seul le White Spirit et dans une moindre mesure le toluène semblent réussir à attaquer suffisemment l'adhésif afin de me permettre d'en racler une partie. (J'ai lu quelque part qu'Hallyberg Rassy a utilisé des adhésifs silicone pour coller des pont en teck dans les anées 80, je dis ça car le Sunbeam 30, construit par le chantier naval Schöchl en Autriche, est passablement inspiré des designs nordique style HR).

Deuxième surprise plus je racle la colle, plus je remarque que le gelcoat est fissuré quasiment sur l'ensemble du pont. par endroit il est même complétement désolidarisé du stratifié en dessous et se détache par simple tappotement avec un tournevis (spécialement le long des passavants, entre le rail de génois et les hublots). Je me demande si des infiltrations d'eau sous le teck et les cylces gel-dégel ont pu causer ces dégats.. On continue le constat : Sur la version sans pont en teck de ce bâteau, le rail de génois est encastré dans le passavant mais sur la verison avec pont en teck (ie. sur mon bateau), le chantier à comblé cet emplacement avec une latte de teck (qui n'a pas pourri!) collée au mastic polyester et le rail de génois est posé sur le teck en suivant la courbure des lattes. Voyant que le mastic polyester était fendu a plusieurs endroit, j'ai retiré le morceau de teck, qui est sorti très facilement en un morceau). En m'attaquant au reste de mastic présent au fond de l'encastrement (marteau, tournevis et ciseau à bois), je constate que le gelcoat en dessous du mastic est totalement friable comme s'il était plein de toute petites cavités et s'effrite jusqu'a la fibre. Serait-ce un défaut de fabrication (pas bien débulé, changement de température, contamination, mauvaise résine) ou des effets du temps et de l'humidité /gel sous le teck?

Troisième surprise, cette fois c'en est plûtot une bonne, enfin partiellement.. Le pont est de construction monolythique, enfin il y a un Corematt sandwiché entre des couches de stratifié mais celui-ci étant saturé de résine, il n'y a pas de risque de pourriture comme sur une âme en mousse ou balsa (juste?). De plus le contre-moule (collé à la résine) est structurel et contribue à la rigidité du pont. En bref il n'y à pas de partie molle sur le pont, sauf entre le carré et la cabine avant, car là le constructeur à décidé de ne pas étendre le contremoule sous les passavants a cet endroit, probablement parce que la distance entre ces cloisons est faible (env 60cm). En plus il y a apparement une malfaçon près du percement pour le nable du reservoire d'eau, on dirait que la meule utilisée pour abraser le gelcoat avec pose du teak à accidentellement perforé l'angle entre le pont et le liston et cette ouverture (6x0.5 cm)était juste comblé au silicone (sic!). Du coup on sent un peu plus de flexibilité à cet endroit des passavants. Je n'ai pas d'expérience pour identifier la délamination mais de ce que j'ai tapoter pour l'instant je n'ai rien entendu de suspect.. J'ai aussi remarqué que des plaques métaliques àvait été stratifiées a des endroits stratégiques (sous les taquets, cadènes etc) et l'echantillonage est de ce fait plus important à ces emplacements.


A ce stade mon plan initial (et le planing) est un peu chamboulé.. Mais j'aime ce bateau et j'ai envie de faire les chose correctement. Le nouveau plan d'action que j'ai commencé à ébaucher, et sur lequel j'aimerai beaucoup ententendre votre avis consisterait à :
- Enlever complètement le gelcoat par poncage gros grain jusqu'au stratifié (je pense faire avec une orbitale car il n'y à pas bcp de surface env. 5m2. J'ai testé la ponceuse à bande fine, type makita 9032, mais ca creuse très vite le stratifié. La meuleuse avec disque à ailettes pareil.)
- Contrôler qu'il n'y à pas de problème structurel majeur du stratifié (délamination)
- Réparer, combler au mastic epoxy la ou c'est nécessaire (emplacement pour rail de génois encastré non utilisé)
- Stratifier l'ensemble du pont à l'epoxy avec une toile biaxiale de 440g/m3 (mettre éventuellement une couche de CSM en dessous pour plus d'épaisseur et d'accroche?)
- Finir au mastic epoxy
- Poser le liège

Je n'ai pas d'expérience de stratification mais ça me fais pas plus peur que ça je suis assez débrouille (et ingénieur aussi). Merci d'avance pour vos retours à cette bouteille à la mer...

Anarres

L'équipage
20 mai 2022
20 mai 202220 mai 2022

Ca a l'air bon. Quelques remarques:
Si c'est du silicone qui est utilisé comme colle, pas grand chose n'accroche dessus, évite de contaminer les autres surfaces.
Le pont n'a pas besoin d'un renfort structurel, un biaxial 440 g est inutile, un sergé 2x2 en 200 g suffira. Ajoute un tissu d'arrachage en dernière couche.
Si tu utilises de l'epoxy, tu peux combler les creux avec de la résine chargé aux micro ballons + silice ou un melange genre Sicomin woodfill plutôt qu'avec du mastic.
Idem pour la finition, résine chargée avec une charge de finition genre mixfill.


20 mai 2022

Merci pour ce retour rapide! C'est bien a de la resine chargée (silice pour le collage et microballons pour la finition) que je pensais en parlant de mastique epoxy. Je ne savais pas que le terme était inapproprié.


20 mai 2022

Bonjour,

Pour le type de réparation indiqué, le procédé que vous avez évoqué me semble correct.
Nous sommes revendeur de résine, enduit époxy et tissus de verre biaxial de la marque WEST SYSTEM.
N'hésitez pas à nous contacter si vous voulez des renseignements et conseils d'application.

0473912497 ou serviceclient@directeck.fr

Au plaisir de pouvoir vous aider sur votre projet.
Cdlt Théo


Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

Phare du monde

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Le phare du Creac'h à Ouessant, un soir d'automne (1985, image argentique, ce qui explique le grain)

2022