Spécificités d’un bateau pour navigation polaire

Le passage du Nord Ouest avec un espace 1000de série en 2016 …il paraît que des brises glaces le font aussi

En effet, la préparation est primordiale et prime certainement sur les matériaux du bateau. Vous qui avez de l’expérience de ces régions, quel TE est acceptable ? J’ai lu que certains passage sur NW étaient peu profonds…

Bonjour,
Pour rebondir sur la réponse de ED, et relativement à votre demande de conseils déjà exprimée ici :
www.hisse-et-oh.com[...]d-ouest ainsi qu’à votre brève présentation dans votre profil (« Après plusieurs belles navigations durant lesquelles j’ai pu emmagasiner de l’expérience,… »), quelle est votre appétit pour réaliser ce « j’envisage » ?
Quel est votre projet et son “urgence“ pour vous ?
Ainsi que déjà souligné, toute sorte de voiliers sont menés dans des navigations polaires, certains hyper spécialisés (Jacques Peignon

) d’autres banals (par ex Luc Dupont et son Espace 1000. www.lesnavigationsdelucos.com[...]ane.htm )
Et comme la question finance n’est que très rarement à écarter, le bateau idéal pour qui peut consacrer 50 000€ à l’achat du bateau n’est pas le même que pour celui qui peut y consacre 200 000 ou 1 000 000 €.
Qu’elle est aussi le niveau de votre envie ? Hiverner ou profiter du meilleur de la meilleure saison ?
Encore que les années ne se ressemblent pas et que là, la chance de bénéficier d’une bonne saison ou d’une saison pourrie est très aléatoire. Cf travail de Janusz Kurbiel (www.theses.fr[...]A040116 ) qui peut s’extrapoler à toute région :
« …… L’analyse détaillée des conditions climatiques et glacielles d'une année de navigation (1986) a été faite en fonction du principe de navigation polaire macro-météorologique de Janusz kurbiel, qui s'est révélée particulièrement bien adaptée à la recherche polaire. La comparaison avec les années 1985, 1987 et 1988 a montré une grande variabilité interannuelle de l'état des glaces en fonction des régions, et l'influence prépondérante des conditions locales sur les conditions climatiques générales… »

Votre philosophie de navigation ? Voyager léger et en toute circonstance chercher la risée ou embarquer 2000l de GO et privilégier l’errance, accordée à la météo malgré tout !

Lorsque j’ai acheté Iléna, un Santorin, je projetais de larguer les amarres à moyen terme et la Patagonie était l’un des objectifs. Mettre le cap sur le Groenland s’est décidé après l’achat et encore plus tard de poursuivre jusqu’en Antarctique, cerise sur le gâteau.
Oui, si j’avais eu ces objectifs en tête dès le début j’aurais fait le choix d’un bateau métallique. Mais sans perdre de vue lorsque les conditions de glace devenaient plus incertaines (une fois au Groenland, une fois en Terre de Graham), que je naviguais sur un voilier en polyester, j’ai pu au meilleur de la meilleure saison accéder à ces régions. Et ça vaut la peine !

Pour revenir au choix du voilier, 5 caractéristiques parmi d’autres retenaient plus particulièrement mon attention dans ma décision : robustesse d’ensemble, poste de barre parfaitement protégé, gréement râblé avec bas haubans avant et arrière, autonomie en eau (600l)et GO dont conso chauffage (400l+ 100l), capacité de stockage, vivres et matériel, importante pour une navigation en couple.

Si ce n’est déjà fait, hormis les blogs qui ne donnent souvent qu’un rendu assez furtif d’une navigation, lisez les récits des explorateurs de ces régions et aussi les récits livresques des navigateurs contemporains en régions Arctique ou Antarctique, pour commencer à baigner dans ces univers. Pour rester au Nord, par exemple La voix des glaces. Olivier Pitras, et bien d’autres.
Le bateau n’est pas tout, et si l’expérience acquise en navigation à droite et à gauche est un bon socle surement indispensable, l’intérêt pour moi de ces lectures a été, du point de vue technique, de comprendre la nécessité du maximum d’autonomie, d’avoir des repaires par rapport à certaines éventualités, etc...
Vos interrogations sont vraiment de celles qui montrent que la parole manque au forum internet pour la facilité d’échange que celle-ci procure.
Philippe

Perso, je trouve dommage d'apporter une telle réponse lapidaire.
Vous trouverez effectivement un gus qui l'a fait en slip de bain en se levant en matin sans rien y connaître, mais on ferme bien sa gueule derrière parce qu'il a réussi son coup...
Et d'autres qui ont été prudents, préparés, avec le bon équipement, et qui ont eu moins de chance...
Ca n'empêche pas que l'on puisse mettre un peu plus de chance de son coté.

Perso, j'aurais 2 recommendations :
- un bateau qui peut taper un bloc de glace à vitesse de croisière sans que vous ayez à vous en soucier.
- un bateau robuste qui limite les risques d'avaries quelconques

Mais effectivement, il faut avec ca :
- un capitaine (et un équipage) qui est mentalement près à affronter des coups durs tout en sachant qu'il n'y a personne à 48h à la ronde pour apporter une quelconque aide
- une connaissance et une certaine circonspection par rapport à la zone, pour en premier lieu éviter les zones & périodes à problème, et avoir le bon sens de les éviter (parce que bon, le groenland, ce n'est pas le passage du nord ouest non plus)
- des sous, une énorme pile de brouzoufs suffisante pour vivre 10ans sous les tropiques, parce qu'au milieu de rien, le peu qu'il y a coûte considérablement plus cher.

(maintenant, oui, encore une fois, vous trouverez une légion de touristes au RSA qui l'on fait en plein hiver avec une fusée de course construit en allumettes en ayant des nourrissons pour équipage)