"A la remorque"

Le Christos XXIV tractait depuis Mourmansk (Russie) et à destination d’un chantier de démolition turc le pétrolier russe Varzuga. Le lundi 3 mai 2021, vers 22h, la remorque s’est rompue et le Christos XXIV a perdu le contrôle du Varzuga au nord-ouest de Cherbourg.
L’attelage Christos XXIV / Varzuga a quitté Mourmansk le 17 avril 2021. Il était attendu à Aliaga le 26 mai après un voyage de 9000 km à travers l’océan Arctique, la mer du Nord, la Manche, le golfe de Gascogne, le large de l’Espagne et du Portugal et la Méditerranée. A Mourmansk, juste avant le départ, 7 déficiences ont été relevées à bord du remorqueur par les inspecteurs de sécurité maritime concernant la sécurité de la navigation, les équipements de sauvetage, les moyens de communication radio et la prévention des pollutions.
Varzuga © Marine Nationale – Lumir Lugue
Le Christos XXIV appartient à l’armateur grec Spanopoulos basé à Salamine. En plus d’une flotte de remorqueurs portuaires le groupe Spanopoulos exploite des remorqueurs de haute mer dont le Christos XXII, le Christos XXXIV et le Christos XXIV. Ces remorqueurs sont tous anciens. La principale mission de ces remorqueurs est de convoyer depuis les ports russes et européens des navires en fin de vie (paquebots, car-ferries, porte-conteneurs, tankers) qui n’ont plus d’autonomie de propulsion vers les chantiers de démolition turcs. Les Christos sont bien connus de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord et de la préfecture maritime de l’Atlantique. En janvier 2013, le Christos XXII à la suite d’une fausse manœuvre est entré en collision avec l’Emsstrom, un ex-navire des garde-côtes allemands qu’il tractait à destination des chantiers de démolition turcs. L’Emsstrom a coulé dans la Manche dans les eaux sous responsabilité anglaise. Un an plus tard, en décembre 2013, le même Christos XXII requis par l’armateur hollandais du cargo Victoriaborg n’avait pas été capable de remorquer le navire jusqu’à Saint-Malo. Le Victoriaborg était tombé en avarie de barre pendant la tempête Dirk. L’armateur hollandais avait dû solliciter des remorqueurs hollandais pour pallier la défaillance du Christos XXII. (*)
La nouvelle défaillance de l’attelage Christos XXIV / Varzuga illustre encore une fois les risques de remorquage sur de longues distances des navires à démolir. Le Christos XXIV est âgé de 50 ans, il bat pavillon de Panama, son propriétaire officiel est IMS Christos XXIV enregistré aux Îles Marshall c/o Spanopoulos Group SA. Sa puissance est de 3598 chevaux contre 21.456 pour l’Abeille Liberté. Le tanker Varzuga est long de 164,50 m. Il a été construit en 1977 en Allemagne. Son échouage ou son naufrage ou sa collision avec un navire marchand ou un bateau de pêche aurait pu provoquer un accident de mer ou un déversement d’hydrocarbures résiduels dans la Manche.
Le remorquage de longue distance de navires en fin de vie expose la mer du Nord, la mer de la Manche, le sud-Bretagne et le golfe de Gascogne à des risques de naufrage. On se souvient en particulier des Maersk Shipper et Maersk Searcher qui lors de leur convoyage depuis le port danois de Fredericia à destination d’Aliaga ont coulé au large de l’île de Sein le 12 décembre 2016.
C’est pourquoi Robin des Bois insiste sur la nécessité de ferrailler les navires en fin de vie notamment quand ils sont privés d’autonomie le plus près possible des ports où ils sont désarmés. Le tanker russe aurait pu techniquement être démoli dans des chantiers de Norvège, du Danemark, des Pays-Bas ou encore de Belgique tous approuvés par l’Union Européenne.
Robin des Bois estime vu la vétusté et l’ancienneté du Christos XXIV que le préfet maritime de Cherbourg devrait exiger auprès des parties prenantes son remplacement par une unité plus fiable.
Enfin, la dérive du Varzuga, heureusement maîtrisée par l’Abeille Liberté illustre aussi les risques potentiels de la cohabitation en mer de trafics maritimes divers et d’usines éoliennes offshores.

robindesbois.org[...]morque/

L'équipage
12 mai 2021
13 mai 2021

Ca ne suscite pas beaucoup de commentaires apparemment !

13 mai 2021

Que vient faire la dernière phrase concernant les éoliennes dans cet article qui traite de la nécessaire proximité entre les navires et les usines de déconstruction?

13 mai 2021

Je pense qu'ils veulent parler de la dérive éventuelle d'une carcasse ayant cassé sa remorque vers un champ d'éoliennes, non?

13 mai 2021

Peut être, mais alors, pourquoi pas les plates formes pétrolières, les ponts, les îles et tous les dangers divers et variés ?

Parceque en l'occurence il s'agissait un vieux petrolier russe tiré par un remorqueur au rabais

13 mai 2021

peut etre parce que c'est à la mode en ce moment... :-)

14 mai 2021

merci mais on n'y peut absolument rien, une autre solution ? ? ?

14 mai 2021

la naïveté est reine ... ils font appelle a des vieux remorqueurs à bout de souffle de petite puissance ..si le remorquage se passe bien ça ne coute pas trop cher ,si ça se passe mal , le bateau coule ,ça coute encore moins cher...

il faudrait alors mettre en demeure l'armateur de renflouer l'épave ..mais qui est l'armateur , qui est le coupable? ..là il y en a pour 20 ans de procedure devant les tribunaux ...

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