des mots et des mers

Navigateurs de mers, navigateurs de livres, de poésies, de cinéma
navigateurs de rèves,

Vladivostock, Raspoutine, la mer jaune, le fleuve amour
la péninsule du Tchatchakan
la mer d'iroise irisée, la mer blanche
Amesterdam, Anvers
Jules Verne, Tintin, Conrad, Brel
La mer des sargasses et ses algues,
Le bosphore, le détroit du boeuf,
Valparaison, Le détroit de Darke,
La tortuga, la mer d'amman
Galapagos, Darwin, Malouines
Mer de Weddel, mer de Rosse

Tous ces mots comme des bouteilles qui résonnent
chargés des odeurs des voyages
qu'ils aient été militaires, pirates, géologues, naturalistes,
ce héros existants ou phantasmatiques,
ces Nelson et Corto Maltèse,

J'aimerai que chacun de nous parle d'un lieu au nom évocateur de voyage, de poésie, d'inconnu,
associons un nom et un homme,
un roman, un auteur, un cinéaste
une péninsule et une histoire
une mer et un passé
une mythologie maritime.

Voici une première entrée, à essayer continuer donc...

[b]Cimmérie[/b]

"J'étais mur pour le trépas, et par une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du monde
et de la Cimmérie, patrie de l'ombre et des tourbillons" (Arthur Rimbaud)

les cimmériens "un fabuleux peuple qui habite aux confins du monde, près de l’Océan,
dans un pays enveloppé de brumes et d’une obscurité perpétuelle " (Odyssée ch IX)

C'est la Crimée, presqu'île, province de l'Ukraine. Bordée par la mer Noire à l'ouest et par la mer d'Azov (qui se meurt) à l'est.Elle forme le détroit de Kertch (appélé par Hérodote détroit de cimmérie)coté ouest, le coté Est est russe.
Port célèbre : Sébastopol (la guerre de crimée, d'un coté francais, anglais et turcs et de l'autres les russes, folies et démesures, que de morts pour régner sur les ruines des empires ottomans!)
Ville célèbre : yalta

A vous de jouer !

L'équipage
21 mars 2005
21 mars 2005

pas facile de rajouter

des mots après cette envolée

un seul souci
te dire merci

PS mon nom à moi serait "grande baie"

22 fév. 2008

Capucine c'est beau ce que tu as écrit alors je contribue

Je suis tombé vraiment par hasard sur tes mots. Il serait temps de faire le ménage dans les allées de ce forum !
Peut être parfois même cela plait il ? C’est vrai qu’il y a son charme ce grand capharnaüm.
En louvoyant au milieu de tous les fils de ce forum je trouve qu’il y a plus de mots amers.
Nous sommes tous ici des fous furieux passionnés mais trop souvent prisonniers de la terre.
Est il normal de se bousculer, se précipiter pour affirmer, et répandre un peu comme de l’écume.
A la sortie d’un fil, cela semble sentir le souffre alors que l’on devrait quelquefois n’y voir que de la brume.
Tant les intervenants semblent aveuglés par le bien fondé de leurs dires. Qu’ils en résonnent souvent comme des enclumes.
Des fois j’arrive à me dire ils sont vraiment trop c … je ne viendrais plus tellement ils semblent acharnés.
Alors je vais pousser la porte des autres établissements, parfois j’y trouve des choses sensées.
Le matin lorsque j’ouvre ma fenêtre de ce monde que l’on appelle virtuel, chaque fois c’est la même chose.
Si l’assassin revient toujours sur les lieux de son crime, il en va sans doute de même, un peu comme une psychose.
Chaque fois que l’un d’entre nous claque la porte, en hurlant que le diable vous emporte !
Tom, derrière son comptoir, sourit.
Et se dit que bien sur !
Il reviendra lui aussi.
Cela n’est pas.
AMHA

23 fév. 200816 juin 2020

Un texte pour le plaisir

Je vous offre un texte de ma plume. C'est un extrait d'une nouvelle que j'ai écrite et dont l'histoire se passe à Honfleur. C'est une femme qui parle en allant le matin à son boulot...

Rien n’est loin à Honfleur, c’est une petite ville et parfois je choisis d’aller au travail à pieds qu’il pleuve ou qu’il fasse froid comme aujourd’hui. Ainsi je peux rêver et chantonner en marchant. Je fais toujours un détour par le Vieux Bassin. Ce matin, il fait encore nuit et l’eau est un miroir. Les lumières et les maisons en encorbellement du quai Sainte Catherine se reflètent dedans, exacte réplique inversée ; l’ensemble forme un tableau abstrait flottant dans le vide. J’emprunte le quai Saint Etienne. A sept heures trente, il est désert. Les enseignes éclairées, joliment peintes au fronton des boutiques, renvoient un flot de lumière qui ruisselle sur le pavé et disparaît dans l’ombre noire du quai sur le bassin. Aucun touriste à cette heure. Je marche d’un bon pas, le col en fourrure de mon manteau relevé. Personne sur le quai ; il ne faut pas espérer voir grand monde non plus dans la matinée. On est en Décembre. Avec la mauvaise saison, les cafés prolixes se sont rétractés et leurs terrasses ne montrent plus que des chaises et des tables en piles tenues aux descentes des gouttières par une chaîne cadenassée. Le cheval de bois qui marque l’atelier d’art n’est pas encore sorti. Ceux du carrousel au coin du bassin, dont on pourrait croire qu’il est issu, ne reviendront qu’à Pâques et avec eux les petits émerveillés que les mamans émues regarderont tourner. A la place, il y a des cabanes de Noël. Elles ouvriront plus tard, vers neuf heures, quand un léger voile flottera au dessus des eaux. C’est féerique mais je ne serai pas là pour le voir. C’est seulement le samedi ou le dimanche quand je vais chercher le pain qu’il m’est permis de rêver dans la brume du bassin. Pour un peu on entendrait gémir des revenants, on verrait le spectre des marins péris en mer. Sinon rien de tout ça en semaine, c’est trop tôt, il faut attendre que les jours rallongent.
Le Gerris 38 est amarré là-bas de l’autre côté face à La Trinquette, une crêperie. C’est le bateau de monsieur Flournoy, ou plutôt celui de Gerris SA. Il sert à emmener les clients pour des essais en mer. Parfois nous le louons.
Un camion tourne au coin, emprunte le quai Ste Catherine, passe La Trinquette et pile devant le Perroquet Vert. La portière claque. Une ridelle s’abat. Tintement du fût qu’un gars descend et fait rouler sur la chaussée. Devant la Lieutenance, un immense sapin blanc érigé pour Noël fait songer à la banquise…
La banquise dans le Vieux Bassin. Je pars dans un rêve. J’aime bien. Quelques fois je me dis que j’aimerais bien savoir dessiner pour exprimer ce que je vois dans ma tête. Ou écrire un poème ou une chanson…
Le blizzard a blanchi le grand sapin et serre Honfleur dans un écrin de glace. Les maisons sont couvertes de draperies blanches et translucides fondues de nuances vert-de-gris, coulures de bougies qui pendent depuis les toits jusque dans la rue et vont en s’étalant pour pendre à nouveau au bord du quai. Des rosaces aux carreaux des fenêtres. Une moufle essuie un carreau, le nez rouge derrière fait de la buée. Les haubans et les bastingages arment des tubes de glace. Des phoques aux grands yeux doux se prélassent au milieu du bassin, tandis qu’un brasero dans un demi tonneau grille des marrons dans une poêle percée. A côté, une vieille frappe dans ses mains boursouflées et danse d’un pied sur l’autre en criant d’une voix forte et cassée : « Chauds les marrons ! Chauds ! »…
Puis, je tourne au coin de l’hôtel de ville…
Une aurore boréale, drapeau irisé, flotte verte dans la nuit. Je la suis, file par-dessus l’océan… Mattapoisset. Les marinas gèlent au cœur de l’hiver. Les bateaux sont tirés au sec. Aux wharfs pendent draperies, les mêmes qu’ici, et pics de glace au dessus de flaques vitreuses. Pas de vraie banquise à Mattapoisett. Il faut aller plus haut. En remontant, il y a la Nouvelle Ecosse, la baie de Fundy et ses marées géantes. Puis le St Laurent. Lui, il est pris par les glaces tout l’hiver !... Casser la glace et pêcher au trou à l’intérieur d’une cabane…
Je ne sais pas pourquoi, j’ai ce rêve boréal, arctique même. Peut-être ai-je une origine lapone et mes ancêtres sont-ils venus en Neustrie avec les Vikings ? Mais plus sûrement, c’est à cause de la diminution des jours, de la proximité de Noël, du Père Noël et de ses rennes.
Je traverse la rue et gagne l’avant-port. Vide ou presque. Les pêcheurs sont à la coquille. La Jolie-France a pris ses quartiers d’hiver : finies les promenades en mer, la baraque qui délivre les billets est close, faudra attendre les beaux jours. Ensuite c’est le bassin de l’Est : un grand trou noir avec quelques traits de lumière qui se tordent ; des odeurs de vase, de poisson, de fond de caisse, de cambouis ou d’huile de vidange, intimement mêlées. Je poursuis mon rêve. Moins arctique cette fois-ci…
De l’autre côté du Canada, Vancouver. Un quartier calme au petit matin avant le passage des éboueurs. Un raton laveur masqué, furtif, grimpe sur le bord de la poubelle, repousse le couvercle et la fait basculer à grand bruit. Puis c’est la forêt pluviale au bord de la ville. La ville au bord de la mer. La forêt au bord de la mer. L’île de Vancouver couverte de sapins et de cèdres. Une maison flottante. Des laminaires immenses ondulent dans la mer. Les octopus ondulent dans les laminaires. Ah, la Colombie Britannique et ses brouillards, les ours, les trappeurs, les grands cèdres, les « log houses », les totems ! Et les Athapascans ? Des quantités de petits peuples disséminés… Mettre l’oreille sur un tronc et entendre une martre se faufiler entre les branches… Je respire la moiteur du Pacifique Nord. Je plonge dans l’eau verte, peins les laminaires et les octopus puis me sèche au soleil comme une loutre sur un étoc…
Le bassin Carnot. Mêmes odeurs rances et lumières pâles et tremblantes sur le noir des eaux. Puis un vieux crevettier à voile classé monument historique avec sur le pont, un coffre allongé en fenêtre gothique, sorte de cercueil percé de mille trous dont les flancs se rejoignent en une étrave droite. C’est un vivier à bateau qu’on traîne derrière entre deux eaux. Puis Honfleur Nautique. C’est là qu’était mon bureau avant d’être au Poudreux. Parfois, s’il y a du monde, j’entre pour dire bonjour. Dans la journée, j’y vais pour vérifier les comptes. Plus loin, les entrepôts ; ils m’ont toujours semblé vides. Et de l’autre côté, le bassin de chasse et le marais, les friches…
Je repense à Céline, à ce qu’elle me disait : « Tu ne penses pas assez à toi ! » C’est vrai, je ne pense pas assez à moi. Je ne fais plus rien pour moi. Ce manteau de cuir avec la fourrure à l’intérieur, je l’ai payé cher. Eh bien, je n’ai même pas été heureuse de l’acheter !
J’arrive au chantier. Je les entends. Les gars sont déjà là à poncer les coques. J’ouvre la porte du bureau, j’ouvre la lumière. Vancouver et la banquise du Vieux Bassin s’estompent et disparaissent. J’aime aller à pied dans la nuit enveloppée dans les replis de l’obscurité épaisse et caressante. Céline dit que je ne devrais pas, dans le coin des entrepôts il pourrait m’arriver quelque chose.
Du rêve apaisant tout au long de la route, il ne me reste que Mattapoisett : un gros dossier posé sur mon bureau. J’en ai pour toute la journée.

J'espère que cela vous a plu.
Amitiés,
Régis

PS Photo du Vieux Bassin de Honfleur, en juin le matin très tôt

23 fév. 2008

merci à:

-la capucine(et a celui qui nous l'a ranimé)
-morgan
-jaoul
-guermeur:rien à rajouter?

24 fév. 2008

Sur quels Océans La Capucine

est-il parti naviguer ? Qui le sait ?

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