Est ce possible ?

Bonjour,

Voilà, à une époque charnière de ma vie (35 ans)et j'ai maintenant l'occasion de réaliser mon rêves d'enfant : faire un long voyage,un vrai : sans date de retour programmée, sur mon (futur)voilier.

J'en ai rêvé, la vie et la chance me donne aujourd'hui le cadeau de mener à bien ce rêve qui , et c là mon "problème" n'en est plus un puisque je suis à deux doigts d'en faire une réalité.

Et de là, une question me taraude : pourrais je le faire ? Car je me rends compte que je n'ai jamais mis sur un voilier a ce jour... Ne riez pas, mais le seul noeud que je connaisse c celui qui sert à lier mes souliers :)

Moi je me donne un an, un an pour être capable de choisir mon bateau et surtout pouvoir faire en sorte qu'il me mène ou les vents, les courants et si possible "moi" le veulent.

Alors pour le moment, j'ai fait un pas en m'inscrivant pour quelques stages à l'école des Glénans...

Mais est ce que plusieurs stages d'apprentissages seront suffisants pour naviguer en autononmie ?

Est ce possible en un an d'être capable de s'en sortir seul avec son bateau ?
Comment apprendre, ou rencontrer des gens d'expériences qui voudraient bien d'un novice à bord, assoiffé de connaissances ?

Bref, un long message pour une simple question : pensez vous qu'en un an, en partant de zéro, l'on puisse être prêt pour la grande aventure ?

Jacques

L'équipage
03 août 2001
03 août 2001

oui...c'est possible !

Eh bien, cela ressemble à un conte de fée !

Oui, c'est possible, mais cela dépend de beaucoup de paramètres...

Combien de temps as-tu-pendant cette année de préparations ?
100% ? Génial, tout baigne...juste les week-end ? Faut pas rêver...
Combien d'argent as-tu pour faire acheter le bateau et vivre ? Là, le
minimum dépend énormément de chacun...entre 500 kF (galère) et 2 MF pour acheter
et préparer le bateau il y a de la marge !

Mais surtout: es-tu seul, ou faut-il convaincre un(e) autre ?

Et surtout encore, tu risque de découvrir après 1 mois en mer
que tu hais le bateau, qui secoue, fait vomir, on se cogne partout,
jamais tranquille, toujours stressé ...Mais ça, ça dépendra beaucoup
avec QUI tu apprends, il en a qui sont capables de te dégouter ! C'est
un métier (école de croisière) ou on rencontre le pire et le meilleur.
Voir par exemple dans V&V d'août le billet d'humeur d'un lecteur
sur les écoles à bord des anciens coursiers recyclés comme Pen Duick IV.

Tu risques aussi de de découvrir qu'un rêve est mieux sous forme de
rêve que de réalité...

Mais si tous ces obstacles n'existent pas, il n'y a pas de problème:
peu de navigateurs ont passé au total cumulé, mettons, 6 mois en mer
avant de se lancer ! Et quand tu partiras, t'es pas obligé de passer
par 60° de latitude sud, tu peux y aller progressivement, et apprendre
au fur et à mesure que tu avances...

Alors oui, c'est parfaitement possible: faut juste vérifier que tu as
vraiment envie que le rêve devienne réalité !

Good luck, et bon vent ! Robert.

03 août 2001

...stchaff...

Comme le dit Robert, c'est très faisable.

Je n'ajouterai que une navigation d'un an, en continu ou pas, te donnera sans doute la saine opportunité de te rendre compte de la prudence et la circonspection nécéssaires à la vie en mer.

Le pied marin viendra avec le temps, tandis que les premiers dérapages d'ancre, les premiers orages, les premiers cargos aux lumières d'arbre de noel croisés en mer, les premiers coups de vent près d'une côte... tout cela engendrera comme par miracle des fesses serrées et une indispensable overdose de prudence pour le futur.

Si le marin habile est celui qui est capable de se sortir des pépins, le marin intelligent est celui qui essaye de n'y tomber pas. Il faut bien bien mélanger les deux.

Puis quand tu auras une grande habilité, tu tomberas comme tous les autres dans la tentation d'essayer d'aller au délà de tes compétences, on se prend une belle claque et hop on recommence. Si beau que la vie.

Bon vent

Roberto

03 août 2001

Impossible n'est pas ....

Il n'y a qu'en naviguant que l'on sait naviguer... Plus tu naviguera, plus tu te sentira sur....

Ensuite, ce n'est que question de volonté, d'état d'esprit, d'envie...

J'en ai vue qui naviguent depuis des années sans jamais oser franchir le part pour louer ou voir naviguer sur le propre bateau... Et d'autres se louant un 13 mètres après 1 semaines de stages.

En voile, on a jamais assez d'expérience : les conneries à faire, tu les feras un jour...

Toujours rester humble, à l'écoutes des autres, des éventuels conseils et faire la part des choses.... Ne pas chercher à dompter la mer, mais à composer avec elle (caprices, bonheurs...) elle restera supérieur aux hommes et leurs délires...

Bon réflexe que tu as eu de t'inscrire en stage.. Je te conseil aussi l'UCPA... (normal pour un ex chef de bord UCPA)

Navigue autant que tu peux... Chaque heures, jours passés seront autant d'expériences qui te ferons d'être plus confiant dans ton super projet... Et surtout, n'oublies pas de nous raconter...

bon vent

03 août 2001

oui...c'est possible ! j'suis en train ;-)

Ami Jacques oui c'est possible !

je m'en vais te narrer ma petite histoire pour être concret.

De 4 à 13 ans, vacances l'été à Palavas les flots à regarder les b^^ateau au large etPapi qui part pêcher en mer sans vouloir me prendre (snif...)

De 14 à 17 ans , je deviens convaincu que la mer est mon lieu de prédilection sans pour autant jamais avoir mis les pieds sur un bateau

Anecdote : à 18 je me fais tatouer un bateau dessiner de ma main et sorti de mes rêves, son gréemment est imaginaire, il ne pourrait pas tenir au près

A 18, je décide que je ne me lancerai dans un projet type Tour du monde à la voile que lorsque j'en aurai les moyens, je décide donc de ne pas encore me mettre à la voile

A 24, avec beaucoup de voyages à l'étranger et des études en poches, je décroche premier boulot
et décide de concrétsier ce rêve.

J'ai eu 25 ans récemment

Il ya 8 mois, j'ai mis pour la première fois les pieds sur un voilier : le crouesty - Belle Ile - Le crouesty. Depuis je dois avoir guère plus de 800 miles à mon actif. je passe tout mon temps libre dans les bouquins et les forums.

Je suis demain en Belgique pour visiter une coque en acier de 10 m et un plan en alu aussi sur Dunkerque pour un départ prévu en 2004 avec mon amie. je devrais être heureux propriétaire fin octobre.

ce qui est bon, c'est de savoir tout ce qui nous sépare du jour du départ et de se coucher chaque soir en se disant qu'aujourd'hui, ma foi, on a pas mal avancé. On se sent léger avec un projet comme ça.

Voilà, met toi à l'ouvrage et tu verras c'est que du bon*.

*sauf le sablage intérieur des coques acier...;-)

03 août 2001

Paradoxe de la société

Bonjour Jacques

Sauf erreur, te voila débarassé des soucis matériels mais la société t'a déjà suffisamment conditionné pour que tu te fixe une échéance.

Si tu es motivé, fais une école pour apprendre comment çà marche, trouves une bonne occase, il y en a des dizaines aujourd'hui, et tires toi.

Des centaines de gens construisent ou équipent leur bateau, n'ont pas le temps de fréquenter de longs stages, et un beau jour appareillent. Leur facteur limitant principal étant la caisse de bord. Tu sembles ne pas avoir ce problème.

Quelques uns battent en arrière toute à la première escale, d'autres aux Canaries en découvrant que ce n'est pas ce qu'ils avaient imaginé. Tu peux essayer de trouver un embarquement jusqu'à Madère ou les Canaries départ jusqu'en novembre, pour vérifier in situ si c'est bien ce que tu attendais.

Vérifies que tu n'es pas sujet au mal de mer avant quand même et que tu ne paniques pas quand çà ne se passe pas comme tu souhaiterais. ce serait trop con.

Avec le GPS, tu n'as même plus besoin de savoir faire le point, il suffit que tu saches reporter les coordonnées sur la carte. Prends en quand même 2 ou 3, çà peut tomber en panne ces petites bêtes.

Lis un max si ce n'est déjà fait, écoutes, tries, et je me répète, tires toi. Comme bien d'autres tu apprendras les compléments en route. A force d'attendre de tout savoir avant, on ne part jamais.

Bon vent Jacques

Jeannot

03 août 2001

ajout

Ajout qui ne s'applique que parce que tu es dans ta situation particulière.

Je te livre quelques réflexions qui me sont venues ce soir.

Finalement, je crois que si j'étais à ta place, je passerais immédiatement mes annonces sur toutes les bourses d'équipier disponibles pour une traversée vers les Canaries via Madère. Nous sommes en pleine saison des départs.

Cette solution ne présente que des avantages à condition de trouver un skipper expérimenté. Tu pourrais te rendre compte de tout ce qu'il faut que tu saches. Tu pourrais vérifier ton comportement face au mal de mer et comment tu réagis si tu es un peu malmené soit dans le Gascogne, soit par Gibraltar, selon.

Aux escales tu pourrais rencontrer de nombreuses personnes et voir de nombreux bateaux de tout type et te faire ton opinion bien mieux qu'au travers d'un forum du salon nautique et des revues. 350 à 400 bateaux quittent l'Europe chaque année.

Attendu que tu as les ronds, tu pourrais même peut-être trouver l'occase de rêve toute équipée aux Canaries.

Tu pourrais rentrer soit en bateau soit par avion pour compléter ta formation technique avec quelques certitudes en tête sur les sujets à approfondir (voile et mécanique par exemple).

En 3 mois, je te garanti que tu en saurais bien plus qu'en un an à rester en France. Avec un peu de chance tu aurais même le canote ou une idée très précise sur ce qu'il devrait être.

Voilà, tu n'as plus qu'à peser le pour et le contre et à décider.

Bon vent Jacques,

04 août 2001

Radical !

Jeannot, d'accord avec toi, c'est radical et efficace !

Le principal risque c'est de tomber sur un chef de bord
imbuvable et en sortir dégouté ou au contraire super motivé
pour naviguer en étant son propre chef !

Et Dieu sait que parmi les "privés" qui cherchent une aide pour traverser
il y a peu de gens compétent du point de vue "gestion des relations humaines"
avec leur "employé" pour traverser...

Mais l'idée est plaisante si on est assez libre pour la réaliser !

A+ Robert.

04 août 2001

Sympa, merci...

Merci à tous ceux qui ont pris le temps de me répondre.

Vos posts me motivent plus que jamais et je pense que mon projet fera son chemin.

Reste, comme vous le dites à savoir si le premier mal de mer, la première trouille ou je ne sais quoi auront raison de moi...

Avant de savoir, je pense que non, j'en ai vu d'autres, j'aime la mer (vivant au bord de la méditéranée et plongeur depuis l'age de 15 ans, c déja ca :) et c pas quelques vomis et quelques "caguades" qui devraient avoir raison de mes envies.

Reste la vie à bord, car je dois l'admettre, bien que très social je suis un solitaire et ai besoin de longs moments de solitude...
Alors à plusieurs sur un espace réduit tel qu'un bateau, mon moral supportera t'il ?

J'ai commencé à me plonger dans des lectures de toutes sortes et à lire les récits de voyages de vous tous, comment ne pas être encore plus motivé ?

Et puis un dernier détail : je suis quasi incapable de monter dans un avion, ben oui, phobie...
Alors, si je veux voir du pays, ben faut bien que je trouve un autre moyen...

Encore merci pour vos réponses idéales, car si je suis plutôt du style à faire comme me le conseille Jeannot ("tires toi sans trop réfléchir, tu verras quand tu seras dans le bain...") cette réflexion mélangée à d'autres plus raisonnables devrait-être parfaite !

Bon, ben pour ceux que ca intéresse, je vous donnerai des nouvelles et mes sensations en septembre, retour de mon premier stage suivi d'une semaine de cabotage et de vie à bord d'un 7.60...

Je saurais déja mieux si toute cette histoire est faites pour moi..

Et pour commencer avec les coutumes :
Bon vent à tous :)

Jacques

Les Eclaireurs près d'Ushuaia, Argentine.

Phare du monde

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2022