gaffes , bétises, bévues etc

Ne vous est-il jamais arrivé de commettre une gaffe, une bétise ,une bévue lorsque vous naviguez , ou que vous préparez une sortie , une prise de coffre ou de place au port ; une petite histoire à raconter, juste pour sourire en rangeant peut-être sa petite fierté au fond des bottes.
Voila ce qui m’ est arrivé il y a quelques semaines.
Mon bateau, Astragale,antique Mousquetaire était mouillé sur corps mort dans le Bassin d’ Arcachon dans une zone ou la concentration de tout ce qui navigue est maximum.
Le courant de marée est important .
Je rejoins mon bateau en utilisant mon annexe en CP (que j’ai construite), à la rame ou à la godille. Je transporte mon annexe dans ma voiture .
Je choisis mon point de départ en fonction du coefficient et du sens de la marée . Quand le coefficient est fort je pars d’ assez loin , je m’ éloigne du rivage sans crainte d’être trop déporté et je rejoins mon bateau sans effort . Pour le retour il correspond en général à la renverse.
Donc , ce jour là , j’ avais prévu d’ effectuer des travaux sur mon mat, le bateau ayant été dématé quelques jours auparavant. Je devais notamment faire passer mes drisses à l’ intérieur du mat.
Je commence donc à bricoler mais ça n’ avance pas vite parce que le bateau bouge beaucoup à cause du clapot créé par le courant de jusant, du vent d’est ( pourtant rare en cette saison) et de tout le trafic des bateaux à moteur notamment des bateaux à touttristes qui passent allègrement dans les zones de corps morts.
J’ai un tournevis, des vis inox , qui sont passés à l’ eau bref c’est une journée où tout va mal.
Et peu à peu je me dis que faire ces travaux à terre ça serait sans doute beaucoup plus facile.
Mais il commence à être tard (21h), la marée descend depuis déjà quelques temps, et les quais accessibles sont rares : le port d’Arcachon à plus d’une heure au moteur et en plus aujourd’hui je suis tout seul, et le port privé de La Vigne mais que je sais être complètement plein à ce moment là. Et je me dis que si j’ amenais mon mat à la voiture je pourrais me débrouiller à le transporter sur la galerie ( malgré ses 8 mètres) à 2 km où je savais pouvoir installer un petit chantier. Mais il va faire nuit et je n’ ai pas d’essence pour mon moteur.
Donc il ne me reste que l’ annexe pour pouvoir transporter ce mat.
Mais comment faire ?
La solution c’ est de le faire flotter et de le tirer avec l’ annexe.
Je récupère alors tous les pare- battages, les gilets. Je les mets en boule (les gilets) et j’ attache tout ça le long du mat et « plouf » je mets le mat à l’ eau ; il flotte, je monte dans l’ annexe et je le prends en remorque. Je rame doucement , je suis avec le courant et je parviens à faire quelques dizaines de mètre sans problème. A peu près à mi-parcours il y a un Sangria sur ma trajectoire. Je compte donc le contourner mais je m’y prends un peu tard et bien sur le mat se coince au niveau de la quille.
Toutes les manœuvres que je fais sont vaines, depuis l’ annexe, depuis le Sangria ou je me sers du tangon comme d’une gaffe. Bref , 2 heures plus tard j’ y suis encore , il est pas loin de minuit. J’ en ai plus que ras la casquette..
L étale est dans 2 heures et je décide d’ attendre l’étale pour plonger. En attendant je rentre à terre , je me fais un petit restau ( à minuit c’est pas évident), ça réconforte.
Et 2 heures après je suis à nouveau au Sangria, je plonge, dégage mon mat à la quatrième plongée dans le noir , et je repars dans mon annexe en tirant mon mat jusqu’à la voiture .
Ouf !