Une brève odyssée groenlandaise

Bonjour,
Pour nous, marins (?), navigateurs (?), c’est par la mer que le Groenland s’aborde. Ce territoire n’est-il pas une ile d’ailleurs?
Alors, bien que sans lien direct avec la mer sinon quelques courtes traversées cependant hardies, ce film de Pierre Dutrevioz www.pagesdumonde.fr[...]rievoz/ devrait intéresser au moins par de très belles images de paysage ainsi que par de belles séquences qui mettent en avant le travail des chiens, toutes et tous les curieux du Groenland. Mais aussi pour le thème motif de ce film, ceux qui seraient curieux d’une brève odyssée familiale peu ordinaire et à coup sûr inoubliable.
« Là où naissent les icebergs » de Pierre Dutrievoz
programmation.maifsocialclub.fr[...]iceberg
En pj, Tasiilaq et Isortoq, villages repère dans ce film, en été.
Par mer dégagée, ou presque, Isortoq est à une journée de mer de Taliisaq.
Philippe

L'équipage
05 jan. 2021
05 jan. 2021

Magnifique,
Merci pour ce lien, merci beaucoup.
E.

05 jan. 2021

Merci pour le lien. Il me prend parfois de rêvasser sur la version internet de Navionics et je remarquais ce weekend qu'en fait il y a parfaitement moyen d'aller jusqu'au Groenland par étapes successives pas énormément longues. Ecosse --> Faroe Islands 220 NM. Faroe ---> Iceland 250 NM. Iceland ---> Groenland 230 NM.
Pas une nav d'un été mais définitivement une nav de 3-4 mois.

08 jan. 2021

@Pierre3 : j'ai aussi rêvassé là-dessus... le problème sur cette côte "proche" de l'Islande, c'est qu'elle est très inhospitalière, peu d'abris,"pas un troquet"! l'ouest est plus accessible, mais c'est beaucoup plus loin!

07 jan. 2021

Je ne trouve pas avec les liens donnés : quelque chose m'échappe? Merci de m'aider!

07 jan. 2021

Lien déplacé, c'est ici maintenant programmation.maifsocialclub.fr[...]iceberg

grand merci pour ce film magnifique et touchant

07 jan. 2021

Merci Sailoturn d'avoir répondu à Papy-Zoom

07 jan. 2021

C'est une belle aventure en effet. Ils n'ont pas froid aux yeux les fils de Pierre.
Et justement, je pense aller a Tasilaq cet été.... et peut être aussi a Isortoq.
Solbad tu es allé ? des conseils ?

08 jan. 2021

Merci Sailortun pour le lien!
Très beau film, ce pays est passionnant.
Chez les Inuit, les anciens ont été victimes d'une alcoolisation provoquée, mais les jeunes prennent la relève avec énergie et optimisme, ça fait plaisir à voir.
J'ai participé à un voyage en famille en kayak dans le sud-ouest, un très bon souvenir :
sites.google.com[...]nd/Home

08 jan. 2021

Une autre virée, mais je n'en étais pas :
sites.google.com[...]l-carte

08 jan. 2021

Très beau site et belle randonnée en kayak!

08 jan. 2021

Sur youtube, un gars (drake paragon) a pas mal écumé le coin, c'est assez documenté.
m.youtube.com[...]/videos

08 jan. 2021

@islander
Bonjour Islander.
Taliisaq a été notre port d’atterissage en venant d’Isafjordur. Nous avons ensuite rejoint Isortoq. Puis nous avons caboté le long de la cote Sud Est jusqu’au Prinz Christian Sund que nous avons emprunté pour gagner Nanortaliq, cote SO. De là nous avons traversé vers Terre Neuve.
La cote Est du Groenland est réputé délicate d’accès compte tenu des icebergs qui descendent du Nord poussé par le courant du Groenland. Le réchauffement climatique ne met pas à l’abris de cette réputation puisque davantage de glace se disloque. A voir sur le moment.
Dans les jours qui ont précédé notre départ d’Isafjordur, le capitaine du port nous a ouvert la capitainerie et a mis un ordinateur à notre disposition pour consulter les cartes des glaces. Après le passage d’un coup de vent de Nord, la cote était bien dégagée et nous avons décidé de faire la traversée. Celle-ci s’est faite sans encombre avec 10 à 18 nds de vent entre Nord et Nord Est. Nous avons croisé, de jour à 1/2 M, le 1er iceberg à 130M du Groenland, cinq autres étaient visibles dans un rayon de 5M. Veille radar la nuit. Compte tenu de la configuration de la cote, les premiers sommets (2100m) sont apparus au N.NW alors que nous étions à 50M de la cote et encore à 120M de Taliisaq.
La couverture nuageuse s’est dissipée en début de soirée alors que nous n’étions plus qu’à 15M du port. Superbes dernières heures, au couchant d’une nuit qui n’existe pas, au milieu d’icebergs dispersés.
L’arrivée sur Taliisaq est claire. Nous nous sommes amarrés au quai du bateau de ravitaillement à couple d’un autre voilier. Cet amarrage est toléré ? (juillet 2009) à condition de libérer le quai lors des passages du cargo. Sinon nous avons mouillé dans la baie devant le village.
Les formalités d’arrivée, les autorités sont représentées par le seul directeur du port, ont été inexistantes. Ça, c’est top !
Notre route vers Isortoq s’est également faite sans difficulté notoire mais aussi sans vent. Ce qui est fréquent en été dans la région. Peu d’icebergs. En revanche en fin de parcours, nous avons emprunté des chenaux plutôt étroits et non cartographiés sur Navionics. Vitesse lente au moteur, à la proue, ma compagne surveillait les fonds. Les chenaux serpentent au milieu d’ilots rocheux tout aussi ronds que lisses, sans aucune trace de terre. On devine que les fond sont exempts de sédiments propres assurés la tenue d’une ancre. Pour profiter de l’endroit, s’amarrer entre deux ilots, le bateau ancré sur des pieux à terre coincés dans des veines rocheuses ? Peut-être ?
Cependant les hurlements des meutes abandonnées l’été sur certains ilots troublent le silence.
Finalement, là aussi nous nous sommes amarrés au quai prévu pour ce même cargo de ravitaillement, avec les mêmes conditions d’utilisation. Notre passage s’est fait entre 2 rotations et nous n’avons pas eu à nous déplacer.
A Isortoq, un couple rentrant de pêche nous avait fait cadeau d’un saumon. Nous y avions aussi rencontré un habitant propriétaire de 17 chiens qui accompagnait des expéditions en saison. Il y avait encore 250 chiens au village.
Une entrée en matière donc plutôt facile en matière de navigation.
Par rapport à la suite de notre croisière le long de cette cote, 2 observations qui pourraient valoir dès ces premiers contacts avec le Groenland.
En route pour le mouillage Caroline Amaliès (160M), nous avons eu dans la nuit, revenue en cette fin juillet, un moment (5h) plus délicat dans un mélange de brouillard et d’icebergs. Un air plus froid et une luminosité accrue annonçait la proximité des plus gros.
Encore plus au Sud, nous avons eu au mouillage la visite nocturne d’un ours polaire – Qajartaliq 61°N. Au Groenland ne pas négliger d’embarquer une carabine.
Nous n’avons rencontré d’autres bateaux qu’à Taliisaq et à Caroline Amaliès et ensuite à Nanortaliq. A Amaliès, un journaliste allemand qui écrivait des articles pour des revues écolo-voyageuses et naviguait avec sa femme à bord d’une petite vedette en acier monomoteur, confiant !
Le Prinz Christian Sund était dégagé. Nous avions prévu de passer la nuit au quai de la station météo. Des travaux et la présence d’un bateau de service et d’un autre voilier nous en ont empêchés. Être prêt dans ce cas à faire route jusqu’à Aappilatoq. Mieux vaut alors avoir le courant pour soi. Jusqu’à 4 nds dans le goulet Qornoq.
J’ai trouvé très particulier de caboter, pour la première fois, le long d’une côte d’environ 450M sans rencontrer le moindre village, la moindre présence humaine, sinon aux mouillages des établissements à l’abandon. Le sentiment d’isolement est très fort. La terre est là mais complètement inhospitalière.
Où l’on se dit qu’en cas d’abandon nécessaire du bateau, la survie pourrait être d’un bon secours pour une partie de camping. Sous certaines réserves, cf l’ours polaire noctambule
C’est un peu long, mais c’est ... Heureusement (?) en continuant, longtemps, à naviguer vers le Sud... Et c’est peut-être encore pire d’en partir !
Je te souhaite de réaliser ton projet
Philippe

Petit matin Gibraltar juin 2024

Phare du monde

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